Cinq années se sont écoulées depuis le lancement du prestigieux concours Idéa, orchestré par l’Association des agences de communications créatives (A2C), en partenariat avec la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ). Le Grenier vous invite une fois de plus à retrouver les « Brin de jasette », où les président·es des jurys des disciplines Création publicitaire, Design, Craft/Production, Produits et expériences numériques, Résultats d’affaires et stratégie ainsi que Média, pour en savoir plus sur les délibérations.

Guillaume Bergeron

On poursuit cette série avec la discipline Création publicitaire, présidée par Guillaume Bergeron, associé, concepteur-rédacteur, LG2. Son jury s’est consacré à la reconnaissance des initiatives les plus innovantes de la dernière année.

  • Alexis Cadieux, concepteur-rédacteur pigiste
  • Brigitte Ledermann, directrice de création et conceptrice-rédactrice, Bleublancrouge
  • Charlotte Ratel, directrice artistique, lead design, CARTIER
  • Christine Girard, directrice artistique séniore, Cossette
  • Stuart Macmillan, directeur de création exécutif, NFA
  • Geneviève Jannelle, directrice de création, Rethink
  • David Allard, directeur de création, Sid Lee
  • Manuel Ferrarini, vice-président, directeur de création, Tam-Tam\TBWA
  • Harold Beaulieu, directeur de création, contenu de marque, Urbania Média

Création publicitaire

Grenier aux nouvelles : Au cours de la dernière année, avez-vous observé des changements, ou des tendances dans l’industrie, et comment cela a influencé les critères de jugement pour le concours Idéa ?

Guillaume Bergeron : C’est certain qu’au cours des dernières années — et non juste de la dernière — de plus en plus de projets de style « expérience de marque », ou l’équivalent de la catégorie « Direct » à Cannes, émergent. Ça se reflète aussi dans des concours locaux comme le nôtre, où le nombre de soumissions dans des catégories plus traditionnelles tend à diminuer. Cela dit, même si nous sommes dans l’expérience de marque et que la publicité est rendue plus large qu’avant, le jury a favorisé les pièces qui ont un réel impact dans le marché auprès de la cible et non des offensives d’un milieu qui se parle à lui-même. On a la catégorie « Autopromotion » pour ça. :)

GAN : Quels critères ou quelles qualités différencient, selon vous, un projet finaliste d’un projet gagnant ?

GB : Un projet gagnant est un projet qui a inspiré une majorité du jury. C’est le type de projet qui pouvait commencer à rendre jaloux les créatifs autour de la table.

GAN : Pouvez-vous nous partager une anecdote amusante (ou pas) lors des délibérations ?

GB : Je ne sais pas si c’est tant une anecdote plus qu’un fait incroyable, mais… Je vous annonce qu’on est le premier jury dans l’histoire des Idéa, des Créa et même des Coqs, qui a pris une pause pour regarder une éclipse. Ça nous a tellement soudé comme jury que nous planifions peut-être un voyage en Islande pour aller voir une autre éclipse totale dans les prochaines années.

GAN : En tant que président du jury, comment gérez-vous l’équilibre entre l’objectivité nécessaire et votre propre subjectivité ?

GB : Oh. Ça, c’est un défi intéressant, car c’est difficile de ne pas parler. Et croyez-moi, mon objectivité a été mise à l’épreuve à plusieurs reprises. D’ailleurs, je salue celle de tous les membres du jury, car plusieurs avaient laissé leurs gants blancs à la maison. Mais je dis ça dans le bon sens du terme. Le fait que les créatifs derrière les campagnes étaient devant eux, moi inclus, ne semblait pas empêcher personne de critiquer et d’argumenter ces pièces.

GAN :  Last, but not least, car le jury a travaillé très fort, quel aspect (contribution, implication, etc.) des membres du jury vous a le plus rempli de fierté ?

GB : Je trouve qu’ils ont été justes et critiques. Nous avons vite constaté que c’était peut-être une année un peu plus « faible », tant en matière de nombre de pièces envoyées que des idées en soi. Malgré ça, le jury a su rester exigeant, tout en étant juste et conséquent tout au long des débats. Certaines personnes trouveront peut-être sa sélection trop sévère, mais le jury a fait preuve d’une grande rigueur pour élever le niveau. Il a mon respect pour ça. 

Merci Guillaume, à très vite !