L'Indice CanTrust 2024 révèle une forte anxiété économique, un manque de confiance dans la construction de logements abordables et une baisse de la confiance vis-à-vis l'intelligence artificielle. En 2024, l'anxiété économique dépasse de loin les inquiétudes liées à la pandémie, même au plus fort de la crise. L'étude révèle que deux tiers des Canadien·nes (soit 67%, contre 63% au Québec), affirment que l'économie a augmenté leur anxiété et leur stress, comparativement à 46% des Canadien·nes qui ont déclaré avoir ressenti de l'anxiété et du stress à cause de la pandémie en 2022.

«Comme dans de nombreux domaines, les Québécois·es ont des opinions et des perspectives différentes de celles du reste du Canada, et l'Indice CanTrust de cette année montre que ces tendances se poursuivent, déclare Silvie Letendre, présidente de Capital-Image, le partenaire québécois de longue date de Proof Strategies. Les entreprises actives au Québec doivent être conscientes de ces différences, qui vont au-delà de la langue, et s'y adapter de manière appropriée.»

La confiance envers l'intelligence artificielle recule
Si l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) progresse, la confiance, elle, est fragile et en baisse, avec environ les deux tiers des Canadien·nes qui sont désormais sceptiques. Lorsqu'on leur demande s'il·elles font confiance à l'IA pour contribuer à l'économie canadienne, 33% des Canadien·nes répondent par l'affirmative, contre 39% en 2018. Sur le même plan, 37% des Canadien·nes font confiance à l'IA pour améliorer leur expérience client, au même niveau qu'en 2018. Par région, la confiance en l'IA dans l'économie culmine au Québec, à 37%, et est la plus faible en Colombie-Britannique, à 29%.

L'étude 2024 a également examiné les niveaux de confiance envers l'IA pour appuyer différents secteurs. Les Canadien·nes sont sceptiques dans tous les secteurs, qu'il s'agisse des gouvernements (33%), des services financiers (29%), des soins de santé (29%) ou de la vente au détail (22%). Chaque secteur a du pain sur la planche pour renforcer la confiance à mesure qu'il étend son utilisation de l'IA.

Les générations plus jeunes sont plus favorables à l'IA. Lorsqu'on leur demande s'ils font confiance à l'IA pour contribuer à l'économie, 39% répondent par l'affirmative, contre 28 % des baby-boomers. De même, 43% des milléniaux font confiance à l'IA pour contribuer à l'expérience client, contre 27% des baby-boomers.

Les Canadiens font confiance à leurs proches
Inquiets de l'état de l'économie, les Canadien·nes se tournent vers les personnes dont il·elles sont les plus proches et avec lesquelles il·elles se sentent le plus en sécurité: leurs ami·es et leur famille. Lorsqu'on leur demande à qui il·elles font confiance pour obtenir des informations fiables, 76% des Canadien·nes répondent les ami·es et la famille, soit une augmentation de 11% par rapport à 2022. Le recours au cercle intime de confiance englobe également des questions importantes comme les changements climatiques. Lorsqu'on leur demande à qui il·elles font confiance pour obtenir des informations fiables sur les changements climatiques et leurs conséquences, 54% des Canadien·nes répondent qu'il·elles font confiance à leurs ami·es et à leur famille, ce qui représente une augmentation de 14% par rapport à 2023.

La confiance envers les journalistes et les médias se maintient
Malgré le fait que certaines voix continuent de dénoncer la partialité ou la désinformation (fake news), la confiance des Canadien·nes à l'égard des journalistes pour fournir des informations fiables a augmenté de trois points pour atteindre 49% en 2024 et les nouvelles des médias traditionnels restent une fois de plus la source d'information la plus fiable, avec 56%. La confiance accordée à CBC/Radio Canada s'élève à 59% au Québec, alors que la moyenne canadienne est de 51%.

Les œuvres de bienfaisance sont en croissance, mais les entreprises font du surplace
Le secteur des œuvres de bienfaisance et des organismes sans but lucratif ne cesse de gagner en confiance, passant de 47% en 2022 à 53% en 2024. Par exemple, 66% des personnes interrogées font confiance à la Croix-Rouge canadienne et 55% à l'organisme Conservation de la nature Canada. En revanche, la confiance envers les grandes entreprises est de 30% et de 43% envers les PME. Sur de nombreuses questions urgentes, la priorité accordée par le secteur caritatif à l'obtention de résultats semble susciter la confiance.

Moins d'intérêt face à la position des entreprises
L'appétit du public pour que les dirigeant·es d'entreprise s'expriment sur des questions a diminué au cours de l'année passée. Lorsqu'il s'agit de questions importantes comme les changements climatiques, le racisme et les inégalités sociales, 49% des Canadien·nes pensent que les dirigeants d'entreprise devraient s'exprimer régulièrement, contre 57% en 2022. Quant aux sujets, 76% des Canadien·nes estiment que les entreprises devraient s'exprimer sur les questions économiques, tandis que seulement 32% souhaitent les entendre sur les conflits internationaux.

La confiance peut se développer
La confiance n'est pas une question de «oui ou non». On s'intéresse aux personnes qui accordent leur confiance, mais un grand nombre d'entre elles se situent juste en dessous du seuil de confiance (entre 5 et 7 sur 7) et attribuent une note de 4 sur 7 à diverses catégories.

Ces personnes représentent un large échantillon du Canada et font confiance à certaines personnes, mais se méfient d'autres. Elles représentent les indécis. On peut amener ce groupe à faire confiance grâce à des actions positives et à une meilleure communication. Par contre, si les dirigeant·es deviennent complaisant·es, la situation peut tourner.

«La plupart des gens accordent leur confiance lorsqu'ils constatent la fiabilité, l'empathie, les valeurs partagées et l'intégrité. La question est de savoir si les dirigeant·es sont prêts à faire ces efforts», ajoute Bruce MacLellan, fondateur de Proof Strategies Inc. qui réalise l'étude annuelle depuis 2016.

proof