Discussion sur l’importance de reconnaître «local» en compagnie d’Elfi Morin, directrice générale, Les Produits du Québec.
Les racines
D’après ce que rapporte le Conseil québécois du commerce du détail, 78% de la population québécoise est prête à débourser davantage pour un produit local, et 71% d’entre elle souhaiterait que les produits achetés en ligne soient assemblés ou fabriqués ici*. Souhait exaucé ? Depuis avril 2022, les Québécois·es peuvent identifier les produits provenant d’ici dans plusieurs secteurs — outre l’alimentation — grâce à l’organisme Les Produits du Québec. La genèse de cette initiative se cristallise dans un contexte où plusieurs intervenant·es se sont réuni·es pour créer des chantiers de réflexion sur l’avenir du commerce de détail au Québec, nous partage Elfi Morin. L’un des chantiers majeurs s’est focalisé sur la nécessité de mieux identifier les produits québécois pour les consommateurs. Cette réflexion a mis en lumière le besoin de trouver des solutions concrètes pour aider ceux-ci à repérer et à favoriser les produits locaux lors de leurs achats. L’idée des logos distincts «Conçu au Québec», «Produit du Québec» et «Fabriqué au Québec» a émergé comme une réponse tangible à ce besoin d’identification. D’après Elfi, avant l’arrivée de ces marques de certification, déterminer ce qu’était réellement un produit québécois pouvait varier d’une personne à une autre. L’objectif de l’organisme était donc d’apporter des définitions claires à travers ces trois catégories, fournissant ainsi au consommateur une assurance quant à l’origine des produits qu’il achète. Évidemment, ces critères ne sont pas les seuls possibles, mais représentent la perspective de l’OBNL, précise-t-elle.
Elfi Morin, directrice générale, Les Produits du Québec
Identifier, favoriser, soutenir
Une part essentielle de la mission de Les Produits du Québec repose sur l’éducation. «Parce que c’est une chose de lancer les marques de certification, mais encore faut-il s’assurer que le·la consommateur·rice comprenne qu’il y a un processus derrière. Actuellement, la certification est un sceau qui garantit l’origine des produits, mais il est impératif de fournir une éducation approfondie. On a aussi des projets de recherche en cours pour faire cheminer le discours de l’achat local, et son impact sur l’économie locale et les émissions de gaz à effet de serre. Tout le monde sait que l’achat local est bénéfique pour l’économie et l’environnement, mais il n’y a pas de littérature détaillée à ce sujet, explique la directrice générale, sourire en coin. Non seulement on va guider les consommateur·rices, mais ça va également encourager les entreprises à rejoindre cette initiative.»
Et les avantages de se faire certifier par Les Produits du Québec sont multiples. «Les avantages que nous mettons en avant sont principalement liés à la crédibilité. Il est essentiel pour une entreprise de pouvoir affirmer qu’elle a reçu une certification impartiale, apportant ainsi une garantie crédible. Notre offre simplifie le travail d’un détaillant partenaire en lui fournissant une liste de produits vérifiés, arborant le sceau. Ça représente un avantage significatif, soulignant la crédibilité et la réelle provenance du produit», dit Elfi. Jean Coutu, Brunet, La Vie en Rose et Souris Mini étaient déjà présents depuis les tout débuts de l’aventure de l’organisme. Depuis, d’autres détaillants se sont joints à la danse: BMR, SAIL, DeSerres, JC Perreault et Walmart entre autres. Un autre avantage majeur réside dans la visibilité. «On couvre environ 20 secteurs d’activité, ce qui signifie que le·la consommateur·rice peut retrouver nos logos dans divers domaines, du secteur santé et beauté à la quincaillerie. La polyvalence de notre présence offre une visibilité étendue et rapidement reconnaissable.» Après moins de deux ans d’existence, les résultats dans la reconnaissance de marques sont solides, assure la directrice générale. Les plans futurs de Les Produits du Québec incluent une expansion continue de leur visibilité. Avec des partenariats en cours et à venir avec divers détaillants, l’objectif est d’être présent à chaque étape du parcours d’achat, que ce soit en ligne ou en magasin. Dans la même lignée, le balado «L’Arrière-Boutique» offre une plongée fascinante dans les coulisses de l’achat local. «C’était un projet qui tenait particulièrement à cœur à ma cheffe communications marketing, Catherine Beaulieu. Il permet d’avoir des discussions approfondies avec divers acteurs, explorant différentes facettes de l’achat local.»
Les artisans du succès
Dans sa volonté d’encourager les fournisseurs québécois, le choix de collaborer avec une agence de publicité québécoise allait de soi. «Lors de l’appel d’offres, Bleublancrouge a rapidement émergé comme un partenaire de choix. La collaboration s’est avérée fructueuse, avec une énergie partagée, une créativité enrichissante, et une relation collaborative et agile. Ce que j’apprécie aussi, c’est son ouverture à l’écoute: si quelque chose ne va pas, on en discute, on s’ajuste, puis on avance et on évolue ensemble. Pour moi, cela crée vraiment une atmosphère de partenariat authentique.»
Pour terminer, Elfi tenait à mettre en lumière trois acteurs jouant un rôle crucial dans le succès de Les Produits du Québec: les entreprises manufacturières, les détaillants et les consommateur·rices. «C’est un processus détaillé dans lequel on vérifie les produits des entreprises manufacturières, on encourage les détaillants à les afficher et à les promouvoir, afin que les consommateur·rices les repèrent et les demandent.» En fin de compte, l’objectif est d’apporter des avantages tangibles à chacune de ces parties prenantes: pour les entreprises manufacturières, une augmentation des ventes ; pour les détaillants, une opportunité de rayonnement ; et pour les consommateur·rices, la satisfaction de trouver des produits locaux chez les détaillants de proximité qu’il·elles visitent régulièrement. Tout le monde est gagnant ! Un dernier conseil ? Consommateur·rices, continuez à repérer et à demander des produits locaux — votre impact compte vraiment.
Pour en savoir plus ou vous inscrire, rendez-vous sur lesproduitsduquebec.com.
* Sondage SOM — juin 2021 et sondage CROP — mars 2021.