Les leçons apprises d’une transition vers la semaine de travail de quatre jours.
Il y a un an, l’agence Canidé a amorcé un changement majeur en mettant en place la semaine de travail de quatre jours. Un an et quelques apprentissages plus tard, je prends la parole pour présenter les résultats, les défis et les constats que nous avons faits en prenant part à cette petite révolution du monde du travail.
Près de 95 % des Québécois expriment le désir d’adopter une semaine de travail de quatre jours, selon une enquête menée par Talent.com. Cette forte adhésion témoigne d’une volonté collective de réévaluer nos méthodes de travail.
Bien humblement, je crois que cette décision a été une source d’inspiration dans notre secteur, où la dynamique d’agence est souvent marquée par des semaines de plus de 40 heures et une culture où le temps supplémentaire est valorisé, sans toutefois être rémunéré (Un tout autre débat !).
Cela dit, cette décision, je l’espère, n’a pas comme seul objectif d’améliorer le bien-être de nos employés, leur niveau d’énergie et leur conciliation travail-vie personnelle ; elle permet de croire à un changement structurel plus vaste et positif dans le monde des agences au Québec.
Chez Canidé, un an après avoir intégré la semaine de quatre jours, les résultats sont indéniables : une diminution de 67 % du taux de roulement, une baisse de 40 % du taux d’absentéisme, une augmentation de 6 % du niveau d’énergie global, une amélioration de 6 % de la créativité, une satisfaction personnelle en hausse de 6 %, et une amélioration de 20 % dans la conciliation entre vie professionnelle et personnelle. Il est donc juste de dire que d’offrir un jour de plus pour se ressourcer, se consacrer à ses passions afin de revenir chaque semaine avec une motivation et une fraîcheur décuplées, a prouvé son efficacité.
Les premiers mois ont été ponctués de défis. Ajustements, communications accrues, réorganisation minutieuse : chaque obstacle a été une opportunité pour croître et innover. Nous avons revu nos pratiques, optimisé nos réunions, encouragé des périodes de concentration et consolidé nos liens d’équipe.
En priorisant le bien-être de nos employés, nous avons contribué à établir de nouveaux standards pour les entreprises. Déjà, nous avons été reconnus dans le milieu des affaires pour notre engagement envers une culture du travail équilibrée et durable, démontrant notre leadership dans cette transformation.
Comprenez-moi bien, ce texte n’est pas seulement un rapport sur nos réussites, mais une invitation à repousser les limites du statu quo, à réévaluer nos normes et à embrasser une approche du travail plus équilibrée et efficace.
Pourquoi ne pas remettre ce calendrier en question ? Pourquoi est-ce un choix de société de travailler cinq jours par semaine et de maintenir nos fins de semaine à deux jours ?
Les avancées technologiques ont transformé notre monde depuis l’époque de l’industrialisation, mais étrangement, le paysage du travail demeure inchangé. C’est une stagnation qui appelle à une réflexion profonde sur la nécessité de repenser en profondeur notre façon d’aborder le travail.
Au Québec, nous sommes un peuple de bâtisseurs et d’entrepreneurs. Cela fait partie de notre ADN. Mettons notre courage et notre créativité au service d’un monde du travail revu, où profitabilité et bienveillance peuvent parfaitement cohabiter.
Rachel Desbiens-Després
Fondatrice et Présidente-directrice générale
Agence Canidé