Accompagnatrice par excellence des entreprises vers la certification B-Corp, Boite Pac incarne avant tout une force de transformation du monde des affaires. Sa mission est de le rendre plus sain, équilibré et responsable au quotidien. Il était inévitable que son engagement la conduise à accompagner les organisations vers la transition à la semaine de travail écourtée.

Prêcher par l’exemple
Instigatrice des longs week-ends à l’infini chez Boite Pac, Alexandra Lamoureux, associée, nous partage sa vision du «travailler moins et mieux». Adepte de la semaine de quatre jours depuis 2018, elle a rejoint la boîte avec l’objectif avoué de convaincre ses deux associé·es, Thomas Ferland-Dionne et Judith Dignard, de l’adopter aussi. Pour Alexandra, c’était non-négociable. «Thomas et Judith travaillaient cinq jours, mais plaidaient qu’il·elles ne consacraient pas autant de temps le vendredi, se rapprochant ainsi d’une semaine de travail de quatre jours. Mais ultimement, j’essayais de convaincre l’équipe», dit-elle, sourire en coin. Puis, un beau jour, Thomas a découvert le livre Shorter, qui offre des insights sur la transition vers une semaine de travail réduite. Un été, il a décidé de la mettre en pratique, se souvient Alexandra. «Il a réalisé à quel point c’était extraordinaire à mon grand contentement, car j’avais hâte que l’ensemble de l’équipe fasse cette transition, afin que ce ne soit pas seulement mon initiative personnelle.» D’autant plus que cela s’aligne parfaitement avec la mission principale de Boite Pac, qui consiste à aider les entreprises à améliorer leur impact social et environnemental. «Travailler quatre jours a un impact concret sur le bien-être des employé·es tout en étant bénéfique pour l’environnement à long terme», avance-t-elle.

alexandreAlexandra Lamoureux

Conditions gagnantes
Depuis sa propre transition, la boîte à impact convoite que la semaine de quatre jours ne reste pas l’apanage de quelques-uns. C’est pourquoi son portefeuille clients couvre une gamme variée d’industries. Elle a entre autres guidé des agences de publicité, une entreprise technologique, un OBNL, une entreprise dans le secteur industriel, le Grenier aux nouvelles (c’est nous, ça !) et surprise, même un cabinet d’avocat·es. «C’est une révolution sur le marché du travail, et j’adore ça», s’enthousiasme l’associée. «Honnêtement, on aimerait que ce ne soit pas élitiste. On souhaite que cette transition puisse être adoptée aussi bien par les cols bleus que les cols blancs, quel que soit le secteur d’activité. Notre conviction est que cela peut réellement améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, indépendamment de la branche d’activité.» S’il y a peu de réfractaires à la semaine de quatre jours, nous dit Alexandra, certain·es gestionnaires craignent tout de même que cela affecte négativement la performance des employé·es. Mais Boite Pac a plus d’un tour dans son sac et peut dissiper les doutes, même chez les plus sceptiques: «On a beaucoup de données qui démontrent que la semaine de quatre jours améliore la productivité, les performances et la créativité et que c’est une décision bénéfique».

Mais le saut vers l’instauration de la semaine écourtée ne peut se faire du jour au lendemain… un terrain, ça se prépare. D’après l’associée, les conditions clés de succès sont le coaching, le projet pilote (ou phase test) et l’implication des gestionnaires. Quelles sont les principales étapes d’accompagnement d’ailleurs ? «Tout d’abord, on met en place un comité interne de quatre jours au sein de l’entreprise, chargé de la gestion du changement. On attache une grande importance à avoir des ambassadeur·trices du projet au sein de l’équipe. On souhaite qu’un comité annonce la nouvelle à l’équipe et on effectue des sondages auprès de tous·tes les employé·es pour prendre le pouls. Cette démarche est particulièrement intéressante, car elle nous permet de mesurer l’impact du changement sur les employé·es à l’aide de différents indicateurs de performance que nous évaluons à plusieurs étapes : avant, au début, au milieu et à la fin du processus. Ces mesures nous permettent de suivre l’impact du changement sur l’organisation tout au long du processus», explique Alexandra.

Au-delà des quatre jours
Alexandra a la forte conviction que la semaine de quatre jours est un avantage social capable de résoudre divers défis sociétaux actuels, tels que l’équité des genres, les problèmes environnementaux et le burnout. Équité de genre ? «La semaine de quatre jours est souvent perçue comme étant adoptée principalement par les femmes en raison des responsabilités familiales, clarifie celle qui espère vivement que la semaine de quatre jours gagnera en importance sur le marché du travail. Cependant, cela peut entraîner une diminution de leur salaire et des répercussions négatives sur leur carrière, car elles sont parfois perçues comme moins dévouées. En instaurant une semaine de quatre jours pour tout le monde, hommes et femmes sont sur un pied d’égalité, ce qui élimine cet inconvénient pour les femmes. De plus, dans les entreprises ayant adopté cette approche, les hommes prennent davantage de responsabilités à la maison, s’occupent davantage des enfants et participent plus aux tâches ménagères. Et les femmes qui travaillent quatre jours ne vont pas voir ces tâches-là rehaussées. Cela crée un meilleur équilibre dans la vie professionnelle et personnelle.»

Alors que la fameuse semaine de quatre jours gagne de plus en plus de terrain, what’s next dans le monde du travail ? «À mon avis, les générations futures sont en quête d’un véritable impact au sein de leur carrière. C’est pourquoi je pense que les dirigeant·es et les propriétaires d’entreprises devraient se concentrer sur la création de missions ayant un impact positif, en bâtissant des entreprises qui contribuent au bien-être de la société. D’autre part, il·elles devraient également offrir des postes qui confèrent un sens profond au travail. La prochaine grande révolution dans le monde professionnel sera axée sur la recherche de signification dans le travail, la volonté de contribuer positivement à la société, et c’est une aspiration particulièrement forte chez les générations Z et les millénariaux», déduit Alexandra.

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