Celui qu’on connaissait comme le fondateur de l’agence ressac, puis comme l'un des deux actionnaires de Léger DGTL, Pablo Stevenson, quitte la barre de l’entreprise. Eh non, on ne le verra plus aux règnes de son entreprise ressac, qu’il a pourtant fondé il y a 17 ans déjà, car pour Pablo, le temps est venu de se lancer dans de nouveaux défis.

La fusion de Léger et ressac s’est faite en 2021. Qu’est-ce qui vous a motivé à faire un move pareil aussi tôt?
Pablo Stevenson :
Mon objectif entrepreneurial aux commandes de ressac durant les 17 dernières années fut de démontrer que le numérique n’était pas seulement un canal publicitaire, mais que c’était la stratégie d’affaires en soi. Ce défi a été relevé avec succès, non seulement en termes de résultats, mais aussi en ce qui concerne l'impact du numérique au cœur même des valeurs des organisations. À la barre de ressac, et entourés d’une équipe magnifique, nous avons non seulement réussi à nous hisser au classement Growth 500 (le palmarès GROWTH 500 classe les entreprises canadiennes selon la croissance de leurs revenus sur une période de cinq ans, les PME sélectionnées sont félicitées pour la croissance la plus rapide au pays) trois fois plutôt qu’une, mais aussi à être reconnus comme un des meilleurs environnement et des plus diversifiés pour travailler au pays (Great Place to Work). Enfin, suivant l'acquisition de ressac par Léger et son intégration, j’ai senti que ma mission était accomplie et je devais revenir à ce que j’aime le plus, soit la culture d’entreprise.

Les bons départs font les bons ami·es, ou presque! Qu’est-ce que vous retenez de votre expérience chez Léger DGTL?
Pablo Stevenson :
Je crois que je retiens qu’une acquisition ou une fusion a des impacts directs sur la culture des organisations. Il existe naturellement des nuances; on peut être en accord avec l'évidence stratégique de rassembler des forces pour mieux servir la clientèle et, par conséquent, croître. Cependant, ce qui peut sembler évident pour les entrepreneur·es ne l'est peut-être pas autant pour les équipes en place (je préfère le terme «collaborateurs et collaboratrices»). Ce que je retiens aussi, c'est qu'avant même d'examiner la compatibilité stratégique, il faut valider la compatibilité des valeurs et de la culture. Il faut même prendre un pas de recul et se pencher sur la définition du concept en lui-même. Pour certaines personnes, la culture évolue au sein des opérations, tandis que pour d'autres, elle s'épanouit avant tout dans l'identité. Les deux visions sont valables et peuvent même être compatibles, mais cela n'est pas acquis; cela demande des efforts et une ouverture mutuelle.

On a cru entendre que vous vouliez revenir à ce que vous aimez le plus, soit la culture d’entreprise! Qu’est-ce qui vous attend?
Pablo Stevenson :
Je vais officiellement intégrer l’équipe de Tedy, une startup destinée aux PME qui s'est donnée pour mission de démocratiser et promouvoir les notions de bien-être, d'engagement et de reconnaissance chez l’employé·e. Le cœur de Tedy repose sur les nombreux avantages sociaux disponibles sur la plateforme, permettant ainsi aux têtes dirigeantes d'offrir enfin des avantages en accord avec leur culture et leurs valeurs, tout en encourageant leur utilisation à leur plein potentiel. En somme, je suis heureux et fier de pouvoir me joindre à une entreprise comme Tedy. Je crois fermement en sa mission, qui est de créer des liens beaucoup plus intimes entre les équipes de leadership et leurs équipes, ce qui se traduit par un plus grand engagement et une plus grande loyauté. Quand des agences ou entreprises disent haut et fort sur leurs médias sociaux qu’ils offrent Tedy et ce fièrement, tu sais que tu as un product/market fit à grand potentiel. Plus particulièrement, mon rôle consistera à accélérer la croissance et à présenter Tedy à de nouveaux marchés en collaboration avec mes partenaires d’affaires, Sydney Wingender et JF Lessard.

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans ce nouveau défi?
Pablo Stevenson :
Ma motivation première est de me concentrer à tenter de démontrer que la véritable équité et richesse d'une organisation réside dans sa culture. Les gens peuvent partir, mais les cultures demeurent et évoluent inévitablement. Chaque fois que j'ai investi dans ma culture d’entreprise, j'ai récolté uniquement des retombées positives et des enseignements qui m'ont permis de développer un leadership authentique, inspirant et humain. J'espère qu’au sein de l’équipe de Tedy, j’arriverai à aider les entrepreneur·es à réellement faire la différence au sein de leurs entreprises.

Pourquoi ne pas terminer cette question par un partage de sagesse! Avec toute votre expérience sous la cravate en tant qu’entrepreneur, quel conseil donneriez-vous à celles et ceux qui sont à la tête d’une entreprise?
J’adore cette question! Voici mon top 3 des produits «corrosifs» pour votre culture d’agence.

  1. Arrêtez de vendre des heures, vous épuisez et démotivez votre équipe en plus de nuire à la qualité de votre produit. Des heures, ça peut rapidement détruire une culture.
  2. Des cours de yoga offerts le midi, ce n’est pas une culture. C’est cool, mais il ne faut pas mélanger «perks» et culture. La culture dicte les «perks», non le contraire.
  3. Une mission d’entreprise est un judicieux mélange d’ambition et de réalisme. Mais avant tout, votre mission se doit d’être inspirante. Dire que vous voulez augmenter vos profits de 20% est louable, voire essentiel, mais dérisoire pour 95% de votre équipe. Inspirez-les plutôt!

pabloKrystel V Morin Photographe