Les membres de la Société québécoise des professionnels et professionnelles en relations publiques (SQPRP) ont adopté un nouveau code de déontologie afin de mieux guider leur profession. Il s’agissait du premier changement en plus de 20 ans au code que propose l’association.
Cette révision avait été lancée il y a près de deux ans. Selon Patrick Howe, PRP, ARP, qui entame ces jours-ci son troisième mandat comme président de la SQPRP, celle-ci était devenue plus que nécessaire: «Les connaissances, les pratiques et les enjeux ont beaucoup évolué. Nous étions mûrs pour mener une réflexion en profondeur sur cet outil d’éthique essentiel pour nous.»
Patrick Howe, PRP, ARP
Une démarche rigoureuse
L’exercice a été pris en charge par Eloi Courchesne, PRP, ARP qui l’a piloté en étroite collaboration avec Hélène Perrault, PRP, ARP. Pour commencer, les deux administrateur·trices bénévoles de la SQPRP, par ailleurs détenteurs de diplômes universitaires en éthique appliquée, ont réuni un comité consultatif composé d’individus de divers horizons possédant des feuilles de route riches en matière d’éthique en relations publiques, soit Geneviève Bernatchez, Anne-Marie Caron, PRP, Yanick Farmer, Elizabeth Hirst, PRP, ARP, FSCRP et Guy Versailles, PRP, ARP, FSCRP.
Eloi Courchesne, PRP, ARP et Hélène Perrault, PRP, ARP
Plusieurs mois de délibérations intenses entre les membres de l’équipe ont suivi en vue de décider des améliorations à apporter au code, tant sur le plan du contenu que sur celui de la forme. Deux phases de consultation sont venues ponctuer ces réflexions afin de récolter et d’intégrer les avis d’universitaires et de praticiens émérites, de même que ceux des membres de la SQPRP. Au total, ce sont plus de 50 personnes qui ont participé à cette démarche. «Des centaines et des centaines d’heures ont été consacrées bénévolement à ce projet et des centaines et des centaines de litres de “jus de cerveau” y ont été déversés», résume Eloi Courchesne, qui se dit profondément reconnaissant de l’implication de tout un chacun.
À son avis, ces travaux ont produit un outil de réflexion sérieux, qui se distingue par sa modernité, sa clarté et son exhaustivité. Il demeure tout de même en continuité avec le code précédent, puisque les auteur·es se sont assuré·es de préserver l’ensemble des prescriptions originales, que ce soit de manière intégrale, bonifiée, ou remaniée.
Quatre parties imbriquées
Le code actualisé de la SQPRP se divise en quatre sections intimement liées. Il débute par un préambule, sorte de manifeste pour une pratique responsable des relations publiques, qui dépeint le rôle et l’importance du code dans le cadre du travail des professionnels et professionnelles en relations publiques. Ce préambule est suivi d’un ensemble de six valeurs phares qui forment le «socle» de la pratique et en constituent les repères fondamentaux: liberté, respect, intérêt public, vérité, intégrité, et professionnalisme.
De ces valeurs phares découlent 33 devoirs particuliers, dont 19 qui représentent des nouveautés par rapport au texte précédent. Ces énoncés inédits traitent d’enjeux comme la polarisation des débats sociaux, le maintien d’un environnement juste, sûr et sain, la transparence, les compétences professionnelles, l’imputabilité, la protection de la vie privée, l’avancement de la profession, et l’utilisation des technologies numériques et de l’intelligence artificielle. Enfin, le document se conclut sur un rappel de son ancrage dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et de sa filiation avec les grands codes fondateurs de la profession à l’échelle mondiale.
Un point de rassemblement pour la profession
La modernisation de son code de déontologie s’inscrit dans le nouvel élan qu’a pris la SQPRP ces dernières années et qui s’est exprimé par exemple par le dévoilement de sa nouvelle image de marque. En difficulté il y a quelques années, la SQPRP, qui fait partie du paysage québécois de la communication de façon continue depuis près de 40 ans, peut jouir aujourd’hui de finances saines et de l’adhésion de plus de 600 membres grâce à ses diverses initiatives.
Maintenant que le code révisé est entré en vigueur, les membres de la SQPRP sont appelés à se familiariser avec lui afin de pouvoir s’en servir dans leur pratique au quotidien, et sont parallèlement invités à le faire vivre dans leurs milieux à leur manière. Au-delà de sa fonction de guide pour les membres, Patrick Howe souhaite que ce code puisse aussi «représenter une source de fierté pour notre communauté et devenir un point de rassemblement pour tous les professionnels et professionnelles en relations publiques du Québec qui partagent une vision pour une profession responsable et qui jugent important de se doter volontairement de valeurs fortes et de normes élevées pour orienter leur pratique.»