Et de quatre ! Déjà quatre ans pour le concours Idéa, propulsé par l’Association des agences de communications créatives (A2C), en collaboration avec la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ). Le Grenier reprend ses « Brin de jasette » avec les président·es des jurys des disciplines Création publicitaire, Design, Craft/Production, Produits et expériences numériques, Résultats d’affaires et stratégie et Média pour vous donner un avant-goût de la soirée de remise de prix, qui se tiendra le 8 juin.
On continue notre série avec la discipline Design, présidée par Léo Breton-Allaire, associé et directeur de création chez Caserne. Les membres de son jury avaient pour mandat de sélectionner les projets design qui se sont distingués pour leur impact, leur pertinence et leur intemporalité dans la dernière année.
- David Beauchemin, designer graphique, LG2
- Raphaël Daudelin, designer associé, Studio Feed
- Gabrielle Lamontagne, directrice créative, Chobani
- Raymond Lanctot, designer graphique, Paprika
- Marie-Joëlle Lemire, directrice de création et designer graphique, Imédia et Criterium
- Didier Lerebours, fondateur, New Distribution House
- Hayley Lim, directrice artistique, Baillat Studio
- Audrey-Claude Roy, directrice artistique, Sid Lee
Grenier aux nouvelles : Quelles tendances avez-vous observées à travers les soumissions de cette année ?
Léo Breton-Allaire : Cette année, les catégories liées à l’identité visuelle (Nouvelle identité de marque, Identité d’événement, Actualisation d’une identité de marque existante, etc.) ont été les entrées les plus compétitives. Il y avait un grand nombre de projets soumis autant pour des projets de grandes marques qui cherchent à maintenir ou à améliorer leur image, que pour les petites et moyennes entreprises qui cherchent à se faire connaître et à établir leur présence. Plusieurs projets de cette catégorie m’ont séduit par leur approche mature et confiante.
GAN : Comment s’est déroulée votre expérience ? Avez-vous une anecdote (drôle ou pas) des délibérations à nous partager ?
LBA : J’ai vraiment aimé mon expérience, surtout dans les périodes où on examinait en détail les pièces finalistes. J’ai particulièrement adoré les moments où on avait des discussions profondes sur des sujets aussi pointus que la qualité des drapeaux des projets soumis en édition. Je trouve que ça témoigne bien du niveau de précision des discussions et de la rigueur que le jury a porté à l’examen des pièces.
GAN : Qu’est-ce qui vous a rendu le plus fier des membres de votre jury pendant les délibérations ?
LBA : Ce qui m’a rendu le plus fier des membres du jury c’est la générosité, l’implication et l’énergie qu’ils ont donné à bien vouloir faire l’exercice sans tourner les coins ronds pour les deux journées de délibérations et tout le temps pris en amont pour examiner les entrées.
GAN : Quel a été votre plus grand défi en tant que président de jury ?
LBA : Il y a eu des débats tellement intéressants, je me rappelle d’un notamment pour la catégorie de signalétique, auquel j’aurais vraiment aimé participer comme jury. Je crois avoir bien relevé le défi, mais j’ai trouvé ça plus difficile que je ne l’aurais cru de ne pas entrer dans les discussions. Je me suis mordu les lèvres à quelques reprises (RIRES).
GAN : Selon vous, qu’est-ce qui distingue un projet finaliste d’un projet gagnant ?
LBA : Pour être considéré comme finaliste, un projet doit répondre aux critères de qualité et de performance attendus pour sa catégorie. Cela signifie qu’il doit être bien conçu, bien planifié et bien exécuté, avec une attention particulière accordée aux détails et aux exigences spécifiques du projet. Cependant, pour être considéré comme un projet gagnant, il doit dépasser ces attentes et offrir quelque chose d’exceptionnel qui le distingue des autres finalistes. Cela peut prendre la forme d’une idée innovante, d’une exécution sans faille ou d’une contribution significative à la communauté ou à l’industrie concernée.
GAN : Quel message souhaiteriez-vous envoyer aux soumissionnaires de cette année ?
LBA : Dans le cadre d’un concours qui vise à célébrer l’excellence en design graphique, chaque image soumise compte, même chose pour les mots qui font partie de la description du projet. On peut parfois passer beaucoup de temps à parler d’une image, si elle est juste soumise pour « remplir » la soumission c’est dangereux, le jury peut le sentir et ça peut diminuer la perception d’un projet. Même chose pour les textes, parfois on commençait à lire les textes et on comprenait la crédibilité de la démarche, alors que d’autres fois c’était moins heureux (RIRES).
GAN : Vous souhaitez orienter le regard du jury sur l’impact de l’idée, la pertinence de la solution proposée et l’intemporalité du projet. Quels critères avez-vous donnés aux membres du jury pour que ces éléments se reflètent dans leurs choix ?
LBA : Il peut s’avérer difficile d’appliquer des critères extrêmement précis tels que la « créativité » ou l’« originalité » à un concours de design graphique, car ces deux éléments ne sont pas toujours la solution idéale pour le projet. Lors des délibérations, j’ai soulevé plusieurs fois la question de l’impact que pourrait avoir chaque projet sur quelqu’un qui le verrait pour la première fois dans une autre ville que Montréal. J’ai également insisté sur l’importance de la pertinence et de l’intemporalité des projets gagnants, car il est essentiel que nous soyons fiers de notre palmarès dans 10 ans. En fin de compte, il est crucial d’évaluer chaque projet selon des critères qui prennent en compte les objectifs spécifiques de ceux-ci et qui garantissent que les résultats soient pertinents et durables.
Merci Léo, à très vite!
En attendant le 8 juin, n’oubliez pas que la première édition de la journée de projection des projets finalistes du concours Idéa aura lieu le 25 mai prochain. Vous aurez la chance de visionner confortablement tous les projets finalistes de cette année. Il n’est pas trop tard pour vous inscrire !