Le magasinage en personne n’est pas une activité que les Québécois et Québécoises ont pu vraiment pratiquer durant les deux dernières années. Il va sans dire que le temps des Fêtes est une des périodes les plus lucratives pour les commerçants, dont plusieurs ont dû fermer boutique. Les centres commerciaux ont aussi souffert, autant du manque d’achalandage que des espaces vacants. Comment s’annonce le temps des Fêtes de 2022 pour les centres commerciaux ?

Du positif, enfin!
Le Conseil canadien du commerce de détail prévoit que les Québécois et Québécoises vont dépenser un peu plus cette année, comme le rapportait Radio-Canada à la fin du mois d’octobre : malgré l’inflation, les consommateur·trices ont hâte de se remettre au magasinage et à la chasse aux rabais. Plus de magasinage égale plus d’achalandage! Jacques Gladu, directeur principal en gestion immobilière chez Cominar, est optimiste face à l’avenir des propriétés de la compagnie, dont le portefeuille inclut entre autres le Centropolis de Laval, le centre Rockland et le complexe Alexis Nihon: «L’achalandage, et même les ventes, sont en hausse. Les détaillants chez Cominar voient l’avenir de façon positive, et ça vaut aussi pour l’arrivée du temps des Fêtes.»

Espaces vacants, opportunités locales
Les espaces vacants qui se sont accumulés durant la pandémie inquiètent les consommateurs, mais pas nécessairement les compagnies exploitant les centres commerciaux. Pour eux, comme nous le dit Jacques, ces espaces sont autant d’opportunités pour amener de nouveaux détaillants. Mélanie Auger, directrice principale en gestion immobilière chez Cominar, explique en détail comment ils tirent avantage de ces opportunités: «Dernièrement, on a pu accueillir différentes entreprises locales qui ont pu débarquer du web et venir se positionner dans nos centres commerciaux. Elles ont pu faire vivre une expérience différente à la clientèle avec leurs produits. On a plusieurs boutiques éphémères qui s’en viennent encore pour le temps des Fêtes, pour faire découvrir nos entreprises locales.» Parmi les entreprises locales qui ont profité de cette nouvelle visibilité, on compte entre autres la compagnie de bijoux Ken & Jame au Mail Champlain, le marché itinérant de seconde main Street Market Boutique et la tournée de boutiques éphémères de La Pop up crew MTL.

Au-delà des boutiques éphémères, les centres commerciaux sont amenés à revoir leur mission au sein de la communauté et à agrandir leur offre de services, comme le disait Stéphane Dion, directeur régional de Québec de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), au journal Le Soleil en mars 2022. Des commerces qu’on ne voyait pas auparavant dans de grands centres commerciaux fermés, comme des épiceries, des pharmacies, des cliniques, des garderies et d’autres services de proximité, sont selon lui la clé de leur viabilité à long terme. Jacques est d’accord avec ce constat, ajoutant que plusieurs des propriétés de Cominar ont ajouté ce genre de commerces dans leurs locaux: «C’est normal de se remettre en question et de revoir quelle est la meilleure stratégie pour le futur. On veut être près de notre population, donc il faut s’assurer qu’à l’intérieur de nos propriétés, on offre les services dont ils ont besoin. Par exemple, il y avait eu un exode des supermarchés dans les centres commerciaux, et on les a ramenés dans plusieurs propriétés. En plus de proposer une offre en restauration plus exhaustive, les services de téléphonie, de cordonnerie, les nettoyeurs et tous les services personnalisés sont importants pour apporter à notre clientèle une expérience agréable.»

Le grand retour du père Noël
Il s’agit d’une expérience que plusieurs Québécois·es peuvent attester avoir vécue lors de leur enfance: le pèlerinage annuel au centre commercial local pour aller voir le père Noël, lui faire nos demandes et prendre une photo. L’attrait d’une installation du village du père Noël est indéniable, et l’absence de ce dernier (ou sa présence derrière un plexiglas) dans les centres commerciaux était plus qu’étrange pour les consommateur·trices qui s’y sont aventuré·es les deux dernières années. Mélanie a une étincelle dans les yeux lorsqu’elle confirme que le père Noël sera bel et bien de retour en 2022: «La période des Fêtes, ça veut dire la magie et le bon temps passé en famille, et nous sommes heureux cette année de pouvoir accueillir le père Noël dans nos propriétés, au plus grand bonheur des enfants et des familles. Pour certains, c’est leur premier Noël, donc on est heureux de pouvoir offrir cette expérience-là à notre clientèle, de vivre ces moments uniques avec eux et ainsi de créer de beaux souvenirs.» Cominar n’est pas le seul à rapatrier saint Nicolas: d’autres endroits et événements ont annoncé son retour, comme le Défilé du père Noël au centre-ville de Montréal. Une chance qu’on peut compter sur le père Noël pour sauver notre temps des Fêtes (et celui des centres commerciaux)!

pere noelJacques Gladu et Mélanie Auger

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