Pas facile de naviguer pour petites, moyennes et grandes entreprises au temps du coronavirus. Le Grenier s’est entretenu avec Sébastien Fauré, co-fondateur du collectif Humanise, pour savoir comment les agences qui le composent tiennent le coup. Pour rappel, le collectif rassemble huit entreprises indépendantes, soit Bleublancouge, U92, Glassroom, Youville Haussmann Park, L’Institut Idée, FieldTrip, Alice & Smith et Tulipe.

Joint par téléphone, Sébastien nous révèle d’entrée de jeu qu’ils ont eu le même sentiment de panique qui s’est emparé de tout le monde, mais qu’ils ont la fortune d’être un collectif. Tout d’abord, Humanise s’est questionné sur ce qui devait être fait et comment il devait réagir face à la crise. « En 72 heures, tout le monde était opérationnel, dit-il. Les TI et les ressources humaines ont créé des plans B pour que tous puissent être en télétravail. Sur 200 personnes dans la métropole, il y a à peu près 5-6 personnes sur le plancher. Pour tout le reste, on est connecté de la maison ».

La seconde étape était de prendre soin de l’équipe, c’est-à-dire de s’assurer que les employés étaient en sécurité, et ceux qui revenaient d’un voyage soient placés en quarantaine. « C’était une de nos premières priorités », raconte Sébastien.

Depuis mardi fin de journée, le collectif Humanise a contacté tous ses clients. « La majorité des clients, toutes catégories confondues, est en gestion de crise interne. La première priorité pour eux est de comprendre ce qui se passe et voir quels sont les projets qui doivent être arrêtés, accélérés ou transformés en autre chose », poursuit-il. Si on observe au niveau macro, l’avantage qu’on a, c’est la diversité de nos boîtes dans différents domaines. Tout ce qui touche la transcréation, les médias sociaux, la gestion et la création de contenu est à la hausse, car les clients doivent surcommuniquer. Évidemment, tout ce qui touche l’événementiel a été annulé, mais on a beaucoup de capacités croisées avec les événements, le digital et la gamification », révèle Sébastien.

En effet, Humanise travaille actuellement à déployer une série d’opportunités et d’alternatives au service de ses clients, comme par exemple transposer un événement physique en happening virtuel. Au moment d’écrire ces lignes, le collectif met à contribution toutes ses équipes afin d’aider les clients à vivre la crise avec le moins de heurts possible et à préparer une sortie de la crise… aussi positive qu’elle peut l’être. Il nous avoue que c’est une grande source des mandats ces temps-ci pour Humanise. « Toute une gamme d’outils de gestion de crise a été déployée et offerte aux clients. On s’assure aussi à travers ça d’être très vigoureux sur la masse salariale. Le plus grand danger dans une crise comme celle-là, est la perte financière qu’on ne pourra pas surmonter. Une fois qu’on s’assure que tout le monde est en sécurité et a du travail, on doit s’assurer d’éviter le gaspillage des ressources ».

Sébastien estime que s’il y a un côté positif à voir dans ce contexte, c’est l’augmentation de la collaboration, la capacité de travailler à distance en dehors des lieux physiques, en plus de développer des liens avec la clientèle du collectif, renforçant l’engagement qu’Humanise a envers elle. 

« Ce ne sont pas des moments faciles pour personne, mais les gens sourient et gardent le moral. On voit que la culture d’entreprise est mise à contribution, qu’il y a une volonté de faire la différence et de s’entraider. Ça apporte une belle fraîcheur dans ce moment pas très drôle. Il y a du positif dans le négatif », résume Sébastien