Comme toute grande imprimerie, Imprime-Emploi offre des services d’impression numérique pour les entreprises, les organismes et les particuliers depuis 1996. Mais, l’entreprise a une particularité bien à elle : à titre d’OBNL, elle aide les personnes en difficulté en leur apprenant les métiers de l’imprimerie afin d’intégrer le marché du travail. Michel Morin, directeur général, raconte.

Qui travaille chez Imprime-Emploi ?

MM : D’abord il y a 11 permanents, parmi eux, certains sont liés à la mission, d’autres à la production et quelques employés font un peu des deux. Des professionnels de l’imprimerie et d’autres de l’insertion sociale. Puis il y a nos travailleurs et travailleuses en formation. Ce sont des adultes que nous qualifions d’éloignées du marché du travail, qui ont des difficultés à intégrer un emploi pour toutes sortes de raisons. Par exemple, une faible scolarité, des démêlés avec la justice, des problèmes de consommation ou de santé mentale, des troubles d’apprentissage, des parcours de vie un peu chaotique, etc. Aussi, le caractère social d’Imprime-Emploi favorise l’intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail, notamment en leur permettant d’acquérir une expérience de travail et d’apprendre à connaître les codes du travail au Québec.
 

Comment fonctionne le programme d’insertion à l’emploi ?

MM : Chaque année, 42 participants suivent une formation de 6 mois qui leur permet de développer des compétences socioprofessionnelles, c’est-à-dire, le savoir-être et des compétences techniques liées à certains métiers de l’imprimerie, entre autres, celles qui concernent les activités entourant la finition et à la reliure. Cette formation se déroule dans un cadre réel de travail, puisque nous poursuivons notre mission d’insertion socioprofessionnelle et, en même temps, nos activités professionnelles. Notre entreprise fonctionne comme une vraie imprimerie avec des clients, une approche commerciale, des services que n’importe quelle imprimerie peut offrir. Du même coup, les participants au programme, sous supervision de nos professionnels de l’imprimerie, cheminent et en apprennent sur le métier ainsi que sur la réalité du marché du travail.
 

Comment arrivez-vous à être rentable ?

MM : Pour offrir la formation, nous avons l’accréditation d’entreprise d’insertion du Québec et nous recevons du financement à deux volets : la première subvention sert à payer le salaire minimum des participants pendant 26 semaines de 35 heures. La seconde nous permet de payer une partie du loyer, les formateurs, les intervenants. Par contre, les dépenses impliquant la production de service par exemple, notre estimatrice, nos équipements, nos investissements en imprimerie sont couvertes par les revenus qu’Imprime-Emploi génère sur ses ventes grâce à sa démarche commerciale. Il faut retenir que nous sommes un organisme à but non lucratif et que tous nos revenus sont mis au service de notre mission sociale. Notre mission d’insertion socioprofessionnelle fait notre réputation et notre imprimerie est un outil au service de cette mission-là. Dans cette optique, nous sommes financièrement condamnés à réussir. C’est sûr qu’il y a beaucoup de joueurs concurrentiels sur le marché, mais nous réussissons à tirer notre épingle du jeu, notamment grâce à notre matériel en impression numérique de dernière génération.
 

Dans le contexte, est-ce plus difficile pour vous de recruter de la clientèle ?

MM : Nos clients savent que nous offrons des services professionnels dans le cadre d’un programme de réinsertion sociale. Or, quand ils font affaire avec nous, non seulement ils bénéficient d’un excellent service, mais ils soutiennent des personnes qui travaillent à intégrer le marché du travail. De cette façon, les clients participent au développement de la main-d’œuvre au Québec, ce qui est à la fois gagnant pour eux, pour nous et pour nos participants. Les clients profitent d’un service d’impression à prix intéressants et nous sommes soumis aux règles de l’industrie en matière de qualité, de délais, etc. au même titre que les autres imprimeries. Bien évidemment, la clientèle nous évalue sur les prix que nous proposons et comme le marché nous tient à cœur, nous établissons des prix concurrentiels qui le respectent.

monsieur
Michel Morin
 

Le malheur des uns…

« Notre chiffre d’affaires de 2019 est en progression d’environ 5 à 10 %. Pour atteindre ce résultat, nous avons travaillé fort sur la refonte de notre site internet, notre référencement, notre présence sur les réseaux sociaux. Avoir injecté beaucoup d’argent dans notre visibilité commence à porter ses fruits. Grâce à cela, nous avons rencontré et acquis de nouveaux clients », conclut Monsieur Morin.

En effet, pour les deux prochaines années, Imprime-emploi sera responsable d’imprimer et de distribuer les avis aux résidents dans le cadre des travaux de réfection des rues de quartier pour la Ville de Montréal. Au grand dam des citadins, comme il y a beaucoup de chantiers dans la métropole, l’entreprise n’est pas prête de manquer de travail.

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