Hors agence, ils se sont fait connaitre grâce à Rod, Chico et Synvain, les sympathiques personnages des séries ouèbe Chest-Bras et de Synvain Rénove. Ils roulent maintenant leurs bosses en duo en offrant leurs services de production publicitaire. Sympathique jasette avec les fondateurs de Pas de fruit.

Bien que la boite de prod n’existe que depuis deux ans, Stéphane Raymond et Olivier Ménard ne sont pas nouveaux dans le paysage publicitaire québécois. Stéphane a œuvré en tant que concepteur et directeur artistique chez Bleublancrouge, Archipel et DentsuBos, là où il a rencontré Olivier, réalisateur et fondateur de la maison de prod interne de l’agence.

Ensemble, ils développent et tournent Chest-Bras par plaisir. Deux ans plus tard, ils réitèrent avec Synvain rénove. La popularité des personnages est telle qu’un jour le détaillant automobile Le prix du gros invite Synvain à devenir porte-parole de leur campagne publicitaire. Les choses allaient se précipiter.

« On ne voulait pas juste que Stéphane joue dans ces messages, raconte Olivier. On voulait réaliser et produire. Le budget était peu élevé, mais le désir de faire quelque chose de beau était là. Puis on s’est rendu compte que ces pubs n’avaient rien à envier à n’importe quelle pub de char, même si on n’avait que 40 000 $ pour faire deux trente secondes. Et en plus, on réussissait à faire de l’argent ! »

« On s’est dit, cri**se, c’est là qu’y est l’argent en pub !, ajoute Stéphane avec le franc-parler qu’on lui connait. On était juste deux. Pas de cutifs, pas d’agence, pas de stratèges, et donc énormément moins d’honoraires sur le plateau. Juste un client qui nous faisait confiance, et une petite équipe d’artisans solides pour nous épauler ».

À tour de rôle, d’autres entreprises font appel à eux. Des clients directs, comme Voyages à rabais, Expomédia, A. Chalut Auto, mais des agences aussi. LG2 les invitera à assurer la conception, la réalisation et la production de la campagne du Lait au chocolat mettant en vedette Rod et Chico de Chest-Bras. Compagnie et cie feront également appel à eux, de même qu’Archipel.

Depuis le début de la conversation, une question me titille. Je fais de moi un journaliste digne d’Écho Vedettes et je me lance. Pourquoi avoir choisi Pas de fruit comme nom de compagnie ? « Parce qu’au moment de s’incorporer, l’avocat nous a demandé quel allait être le nom de la compagnie, m’explique Olivier. On a choisi le premier nom qui nous est venu en tête. Cette expression est un running gag entre Stéphane et moi qui remonte à la pub que Rod de Chest-Bras avait fait pour St-Hubert, où qu’il commandait un quart chest pas de frites et pas de fruit. C’est resté. »

« Mais par la suite, on a trouvé un sens, m’annonce fièrement Stéphane. Tu sais quand tu vas dans un petit resto de quartier et que tu as tes deux œufs-bacon pour seulement 5 $. Alors que chez Dame Tartine ou Cora, ils ajouteront à ton assiette un canard en melon d’eau qui te coûtera 15 $, que tu ne mangeras même pas ! C’est un peu la même chose pour nous. Cut the crap, on met les sous à la bonne place. »

« On n’a pas d’over head, on est juste deux, ajoute Olivier. On travaille à équipe réduite, mais avec des collaborateurs expérimentés. On coupe à la bonne place. Ainsi, plutôt que de faire venir un traiteur, on va sortir à la Station des sports sur l’heure du lunch. Au lieu d’avoir 2 grips et 2 électros, on va en avoir seulement un, mais deux heures de tournage de plus. »

« C’est une question de transparence, tranche Stéphane. Le client nous arrive en disant qu’il n’a pas un gros budget. On va leur dire qu’ils ne doivent donc pas s’attendre au Winnebago pour le client, aux 10 moniteurs sur le shoot et au surconfort qu’on retrouve parfois sur les sets des gros tournages. L’argent va devant la caméra ».

« Quand le budget est petit, ça force la confiance, remarque Olivier. T’as moins le luxe d’enculer des mouches. Et honnêtement, ça fait quinze ans que je suis réalisateur, et je ne la vois pas tant la différence entre le spot de 200 000 $ et celui de 70 000 $ qu’on va faire. Mais je sais où l’argent et l’énergie se perdent. Trop d’intervenants, trop de clients, trop de techniciens. »

« On travaille à l’échelle humaine. C’est galvaudé, mais ça prend d’excellents rapports avec ton client pour faire quelque chose de bon. Ça arrive rarement qu’au bout d’un processus de marde tu livres une pub qui est bonne. »

C’est pas trop compliqué qu’ça, comme dirait Synvain !

pas de fruit
Stéphane Raymond et Olivier Ménard

 

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