Vivre un festival hors festival. C’est l’ami Pascal Henrard d’Henrard.com qui m’en avait donné l’idée. « Oui tous ces bazars sont intéressants. Mais avouons que ça coûte très (trop) cher. Et souvent, le meilleur, la substance, se trouve sur les médias sociaux. »
En moins de deux, je décide de tenter l’expérience avec le South by Southwest. Je mets mes radars virtuels sur #SXSW et #SXSW2019 et je m’abonne à la page Facebook de l’événement.
Mais pas parce qu’on vit un festival façon off festival qu’on ne peut y mettre un peu d’attitude. À défaut d’Austin TX, ça sera donc pour moi Austin QC, au cœur des Cantons-de-l’Est.
North by Northeast, me voici!
Vendredi 8 mars, jour 1
La première journée du SXSW est toujours très relax. Une fois rafraichis de leur voyage, les festivaliers vont flâner du côté du Convention Center, histoire de récupérer leur kit de festivalier.
Pour ma part, ça sera un long et lent périple à la queue leu leu sur la 10, alors que la terre entière semble avoir décidé de passer le weekend en Estrie. Je prends mon mal en patience. « Achy Breaky Danse » joue en boucle. Yee-haw.
Côté SXSW, la technologie blockchain semble le sujet chouchou de la cuvée 2019. Cryptomonnaie, oui. Mais aussi vote via téléphone intelligent, capital de risque, sécurité alimentaire et acquisition d’objets d'art. Cette nouvelle infrastructure technologique — que l'on qualifie de Web 3.0 —ouvre un monde de possibilités lié à sa transparence intrinsèque.
Transparence qui vaut son pesant d'or dans ce monde de méfiance numérique, une autre tendance lourde de SXSW. Les fake news, l'accès à la vie privée géographique (location privacy), tous autant de sujets dont on traitera la semaine durant dans la capitale texane.
Samedi 9 mars, jour 2
S'il est vrai qu'à Cannes, « la vie n'est qu'un long lever du soleil sur la Croisette », à Austin, c'est sur la Sixth Street que ça se passe. Des bars, des shows, en veux-tu?
Dans mon cas, en guise de spectacle indie, ce fut les Laudes à 7:30, chantées par les gentils moines de l'Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. Rien à voir avec le Coyote Ugly, ce saloon mythique où de jolies serveuses en mini shorts à franges et aux rutilantes bottes de cowgirls se trémoussent sur le comptoir du bar. Quasiment de la réalité virtuelle!
Tiens, parlant de réalité virtuelle, bannissez-moi dès maintenant cette expression de votre vernaculaire branchée. Car selon SXSW, la VR a laissé sa place à la XR, la Cross Reality. Un croisement des mondes numériques et physiques qui permet de créer de l'engagement ludique dans les musées, qui transforme des stades sportifs en consoles de jeux géantes, et qui aura même un impact sur notre façon de s'exprimer et de communiquer.
Dimanche 10 mars, jour 3
Passer à travers la boite de bleuets au chocolat des frères trappistes n'était définitivement pas une bonne idée. Longue nuit d'allers et retours entre le lit et la salle de bain. Heureusement, il y a Neftlix.
Et bientôt des dizaines d'autres services d'abonnement à du contenu original. Car selon SXSW, ce secteur n'en est encore qu'à ses balbutiements. Apple, Disney, Warner Media et plusieurs autres comptent bien tirer avantage de l'appétit sans fin de l'homo bingus eux aussi. Au point où certaines agences de pub se spécialisent maintenant dans le binger marketing !
Convaincu, je décide de me binger tous les vidéos du SXSW 2019 sur YouTube. La nuite sera longue.
Lundi 11 mars, jour 4
Aujourd'hui, c'est le Quebec Day au Canada House. À défaut de pouvoir célébrer avec les amis de Québec@SXSW, ça sera une petite virée à La Memphrée, la sympathique microbrasserie de Magog, reconnue pour ses nounounes rings.
Cheers Québec!
Mardi 12 mars, jour 5
On sent que le volet Interactive tire déjà à sa fin. Progressivement, les geeks qui déambulaient fièrement sur la Sixth Avenue laissent leur place à de colorés musiciens.
Moi, je décide toutefois de rester un peu plus longtemps à Austin QC. Car, guess what? Cette année SXSW offre aux festivaliers une série de conférences sous le thème du cannabis!
Solidaire, je me roule un pétard, hilare à l'idée de tous ces pauvres festivaliers se tapant d'innombrables conférences sur le pot dans un État où sa consommation est illégale.
Tiens, je pense que je vais descendre à Eastman me chercher une tarte au sucre et aux pacanes chez Beignes Dora, moi. J'ai comme un petit creux tout à coup...
Décidément, il y a effectivement plusieurs avantages à suivre un festival à distance. Merci Pascal!
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