L’avènement des médias sociaux a créé une zone commune entre les différents secteurs d’activité en communication. Or, les spécialistes de tout acabit se sont en quelque sorte approprié le rôle de rédacteur de contenu, lequel ne semble pas être encore tout à fait défini. Dans cette perspective, qui est le mieux placé pour peser su’l crayon ? Brin de jasette sur le sujet.

La question qui tue

Franceska Dion, présidente et fondatrice de FDM, et Jean-Philippe Shoiry, chef de la stratégie et des opérations, associé chez Republik, ont été invités à réfléchir à qui est le mieux placé pour prendre en charge le marketing de contenu. Du point de vue de Franceska, une agence de relations de presse chevronnée en création de contenu représente l’idéal pour trouver les messages clés, poser les bonnes questions afin de bien raconter l’histoire et ensuite, s’allier avec les bons intervenants du monde de la création : « Bien qu’on parle de marketing de contenu, il s’agit de marketing relationnel avec des influenceurs et des personnes qui ne sont pas nécessairement journalistes. Donc, le succès d’une offensive de marketing de contenu passe par une exécution préalablement bien encadrée par des spécialistes ». Jean-Philippe évoque quant à lui l’apparition des entreprises entièrement dédiées à la création de contenu web : « Aujourd’hui, au-delà des agences de publicité et de relations publiques, entre autres, il y en a qui sont spécialisées uniquement en création de contenu. Chez Republik, travailler avec des marques pour essayer d’identifier les histoires qui sont d’intérêt pour leur auditoire est au cœur de notre quotidien ». Le monde des communications a évolué et par la force des choses, les professionnels se sont lancés. Mais peuvent-ils se qualifier d’experts ?

Franceska Dion
Franceska Dion, Présidente et fondatrice de FDM

JP Shoiry
Jean-Philippe Shoiry, Chef de la stratégie et des opérations, associé chez Republik

Profession : rédacteur de contenu ?

Peut-on vraiment porter le chapeau de rédacteur de contenu web ? « Pour le moment, c’est un métier qui s’apprend sur le tas. Avant de se joindre à FDM, notre rédactrice de contenu a travaillé chez Châtelaine, Coup de pouce et Loulou. Ce faisant, elle se spécialisait en rédaction traditionnelle, mais l’agence profite de son apport en rédaction. Nous lui avons donné des outils pour qu’elle se développe une expertise en rédaction web, notamment en SEO. De passe-temps, la création de contenu web est devenue un canal de communication à part entière, explique Franceska. Jean-Philippe ajoute : « Si un rédacteur est curieux et habile de sa plume et, que de surcroît, utilise le langage approprié et comprend les rudiments du SEO, il y a clairement une transition possible qui mérite un titre attesté. La création de contenu est un métier différent de la création publicitaire. Par exemple, le rôle d’un rédacteur chez Republik est très loin de celui d’un concepteur-rédacteur dans une agence traditionnelle. En fait, chez nous, il se compare davantage à un rôle de journaliste où il doit identifier en quoi consiste l’histoire pour la documenter et ensuite la rédiger. Cependant, ce n’est pas au rédacteur d’être spécialisé dans un dit domaine, mais il doit savoir poser les bonnes questions aux bons intervenants pour rendre le contenu captivant ».

Et si le marketing de contenu appartenait au consommateur ?

« L’avènement des médias sociaux a permis de donner une voix aux consommateurs, affirme Jean-Philippe. Une marque ne décide plus de ce qu’elle dit à 100 %. On est dans une ère où il y a une discussion et où l’opinion des consommateurs, de l’auditoire est aussi, sinon plus importante que le reste et il y a plein de façons de voir comment cela se matérialise. En 2018, le premier réflexe d’un consommateur est de consulter les avis et évaluations d’un produit sur le web. Le consommateur est particulièrement averti et étant bombardé de contenu, il flaire rapidement le vrai du faux ou vice versa. Or, dans sa quête de vérité, l’auditoire se tournera souvent vers les médias sociaux pour avoir l’heure juste sur une marque. Le contexte dans lequel nous voulons avoir une discussion autour du marketing de contenu est important, car aujourd’hui, sachant que son public cible s’installe de moins en moins devant la télévision ou consulte plus rarement les médias traditionnels, une marque doit présenter du contenu à valeur ajoutée sur les médias sociaux et c’est précisément ça qui a créé la zone commune entre les différents secteurs d’activité ».

Donc, à qui appartient le marketing de contenu ? Aux rédacteurs, à toutes agences confondues, aux consommateurs… Bref, beaucoup d’experts ont gagné leurs lettres de noblesse dans ce domaine de compétence, mais encore aujourd’hui, il reste que tout le monde en écrit.

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