La technologie ne cesse d’offrir de nouvelles solutions et l’immobilier n’est pas en reste. Alors que ce marché se porte bien au Québec, la concurrence est féroce. Les agences et courtiers en immobilier s’approprient ces nouveaux outils, et doivent faire le tri pour ne pas se perdre.

L’inflation des prix de l’immobilier touche certaines villes du pays, comme dans la région de Toronto où le prix de vente moyen d’une propriété s’élève à 804 584 $ en avril 2018, selon le TREB (Toronto Real Estate Board).

Alors qu’au Québec, le nombre de ventes en avril a touché son plus bas niveau en cinq ans d’après l’ACI (Association canadienne de l’immeuble), le marché reste malgré tout florissant. En effet, le marché immobilier résidentiel a battu un record de ventes en 2017, le plus important depuis 10 ans. Les ventes ont augmenté de 6% par rapport à 2016 et cumulent une troisième année de croissance consécutive.

Ces chiffres sont d’autant plus remarquables compte tenu des resserrements hypothécaires instaurés en octobre 2016. Et les prévisions pour 2018 sont plutôt positives.

L’accès à la formation gratuite par Internet a indéniablement contribué à l’évolution des pratiques. Du point de vue de l’acheteur ou du loueur, Internet est de très loin le canal de communication et de recherches de prédilection. Même si le courtier continue d’apposer sa pancarte sur la façade, en offrant aux passants son visage en détouré, les professionnels ont plus d’une flèche à leur arc.

Désormais, il est joignable 24 heures / 24 h. Cela a débuté avec les courriels. Et depuis quelques années, les clients intéressés contactent les professionnels directement par la messagerie Facebook Messenger. Comme l’explique Abbas Saad, courtier immobilier depuis 4 ans dans le secteur de Gatineau et Ottawa: « J’utilise énormément Messenger. La messagerie me permet d’être recommandé aux clients potentiels par message direct. »

Le premier contact se fait souvent par le réseau social Facebook. « C’est l’outil marketing que j’utilise le plus », raconte le courtier qui possède deux profils. Son profil personnel compte 3000 « amis », qui permettent beaucoup de vues organiques de ses publications, sans devoir payer de publication commanditée.

À lui de nous confier: « Je vends environ deux à trois biens par année grâce à mon profil personnel ». Avec son profil professionnel, il fait des publicités sponsorisées, en ciblant des zones en dehors d’Ottawa: « Cela me permet de toucher un public qui cherche des biens dans ma zone de couverture ». Et son activité sur les réseaux sociaux ne se limite pas qu’à Facebook.

« J’ai créé le hashtag à mon nom. Il est présent sur toutes les publicités. » Instagram lui permet de proposer facilement de jolies photos, mettant plus en avant les biens. Le réseau social qui offre depuis plusieurs années un système de messagerie est un excellent moyen d’être contacté. Et cela ne s’arrête pas là. En effet, ce diplômé en marketing l’a bien compris. Le marketing ciblé est efficace. Mais être trouvable sur la toile est essentiel. « J’ai créé le hashtag à mon nom, #abbassaad. Il est présent sur toutes les publicités. Ainsi, les personnes intéressées par un de mes biens peuvent facilement les retrouver sur Internet grâce au hashtag ».

En 2018, avoir un site Internet semble être une évidence. Encore faut-il qu’il soit correctement référencé. Et pour cela, Abbas Saad travaille son référencement naturel et sa stratégie AdWords, ce qui lui permet de se distinguer des quelque 11 000 courtiers exerçant au Québec.

A cela s’ajoute quelques innovations, comme les solutions de visite virtuelle en 3D qui offrent une découverte presque réelle à distance. Les drones ont aussi fait leur entrée dans la partie. Ils permettent de réaliser des photographies aériennes des propriétés et fournissent une vue complémentaire aux futurs acquéreurs. Enfin, le réalité augmentée, qui offre la possibilité de découvrir un futur projet en construction, arrivent à pas de velours dans le domaine de l’immobilier. Dans les faits, on en parle davantage qu’on ne l’utilise réellement. Et même si cette technologie a un bel avenir devant elle dans le domaine, « les gens veulent quand même visiter les propriétés, précise Abbas Saad. Les seuls clients qui investissent sans visiter, achètent soit du neuf soit sur plan ».

Le développement de ces outils implique un temps accordé au marketing de plus en plus élevé, pouvant aller jusqu’à 50% de l’activité. Et même si cela induit d’être connecté en permanence, le jeu en vaut la chandelle.

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