Sur la biographie Twitter de Sebastien Diaz, on peut lire : « Animateur et réalisateur télé (Format Familial, Formule Diaz, VOIR, État critique, Star Système, Sucré Salé... ) » les trois petits points signifient qu’il n’a pas assez de 160 caractères pour nommer tous ses projets télé.
Celui qu’on peut sans hésiter nommer « L’homme à tout faire de la télé » est présent dans le paysage télévisuel québécois depuis une dizaine d’années. Il a d’ailleurs fait ses débuts à Sucré Salé, pour ensuite collaborer à Star Système, puis il a continué à frayer son chemin sur nos écrans. Aujourd’hui, il réalise et anime deux émissions à Télé-Québec. Tout d’abord, Format Familial, qui, selon le principal intéressé, est née d’une idée qu’il a eue avec sa femme Bianca Gervais, alors que les deux ont réalisé qu’ils ne se retrouvaient pas dans l’offre actuelle d’émissions familiales. Et Formule Diaz, un magazine culturel qui présente l’art sous toutes ses facettes qui revient d’ailleurs cette année, pour une deuxième saison, sur les ondes de Télé-Québec.
Grenier magazine s’est entretenu avec lui, entre deux plateaux de tournage, pour en connaître davantage sur son année fort occupée en télé et sur son parcours, qui l’a amené à être aujourd’hui parmi les plus respectés de son domaine.
Cette année, on peut te voir dans deux émissions, en ondes à Télé-Québec, soit Formule Diaz, que tu animes seul, et Format Familial, que tu coanimes avec ta femme, Bianca Gervais. En plus d’animer ces émissions, tu les réalises aussi ! Quel est, pour toi, l’équilibre entre ces deux rôles : celui d’animateur et celui de réalisateur ?
Sebastien Diaz : Ces deux rôles-là, pour moi, ont toujours été interreliés. J’ai toujours fait les deux, et ce, depuis mes débuts en télévision. J’ai d’ailleurs commencé à Sucré Salé : j’avais amené un démo de réalisateur et un d’animateur, puis on m’a demandé si je pouvais faire les deux. J’ai donc presque toujours combiné les deux rôles, car pour moi ils vont ensemble.
Quels sont les avantages, pour toi, de produire et d’animer tes propres émissions ?
S. D. : Il y en a beaucoup ! Lorsque je réalise une entrevue, par exemple, je peux tout de suite penser aux endroits où je vais couper, et à la façon dont je vais monter le topo final. Pour moi, c’est un énorme avantage de combiner les deux rôles. Tu as un contrôle absolu sur ton produit. Ça sauve du temps et je suis là à toutes les étapes du processus. Aussi, je livre un produit qui me ressemble.
Parle-nous de ton parcours et de tes débuts dans le métier.
S. D. : J’ai commencé comme journaliste dans le domaine du magazine, mais j’ai toujours réalisé de petites vidéos pour le plaisir. J’adorais ça. La première année de Mange ta ville (magazine culturel produit par ARTV), ils avaient demandé au magazine Urbania de réaliser une série de petites capsules vidéo et j’ai obtenu le mandat ! Ce contrat a été, on peut dire, ma première expérience. La piqûre de réaliser, je l’ai toujours eue, mais je dirais que ça m’a vraiment pris lorsqu’on a commencé à parler du projet Format Familial, Bianca et moi.
Peux-tu nous guider un peu et nous expliquer comment tu t’y prends pour concevoir une émission? Par exemple, quel a été votre parcours, de l’idéation jusqu’à la réalisation, pour Format Familial ?
S. D. : Tout est allé très vite, je n’en reviens pas encore! Des fois, ça prend des années avant qu’un projet d’émission voie le jour. Pour Format Familial, ça nous a pris trois semaines… On a eu l’idée en jasant ensemble dans la cuisine, Bianca et moi, et on a été proactifs. On trouvait que toutes les émissions familiales étaient enfantines, quand, en fait, ce sont les parents qui les écoutent. On a donc organisé un brainstorming avec des amis et avec des contacts qui travaillent dans le domaine. Ensuite, on est allés présenter notre concept à Télé-Québec, qui nous a tout de suite commandé un pilote. On était entourés d’une bonne équipe et on avait un concept très fort ! On a ainsi créé quelque chose qui nous ressemble et qui répond à ce qu’on recherche, autant comme parents que comme téléspectateurs.
C’est la deuxième saison de Format Familial et vous avez ajouté de nouveaux collaborateurs cette année (Florence Marcil, Alexis Gagné). Pourquoi avoir été chercher de nouveaux visages ?
S. D. : Florence Marcil est la conjointe d’Ariane Moffat. L’an dernier, on avait tourné un segment avec elles pour l’émission et le coup de cœur pour Florence a été instantané. Elle est psychologue spécialisée pour les enfants. On l’a trouvée super pertinente et allumée, donc on a décidé de lui offrir de se joindre à l’équipe ! Alexis, quant à lui, est un économiste et c’est un apport précieux, puisqu’on a réalisé qu’on recevait beaucoup de questions au sujet de l’argent, de la part de notre public. Par exemple : « À quel âge est-ce acceptable de laisser notre ado avoir une carte de crédit? », ou encore « Devrait-on accorder des allocations familiales? », etc. On essaie donc de répondre à la demande, d’être pertinents et d’offrir des solutions aux parents, et ce, tout en diversifiant notre offre de sujets.
Toi qui es un vrai admirateur de télé, si on te sort de ton univers, quelles émissions aimes-tu regarder ? Y a-t-il une série québécoise pour laquelle tu as eu un coup de cœur récemment, que tu aurais particulièrement aimé réaliser ?
S. D. : J’aime beaucoup la signature visuelle de Oui, surf, au Canal Évasion. C’est mon genre d’émission. Et ça fonctionne ! La preuve : tout le monde s’est mis à les copier. J’aime l’idée de suivre deux jeunes dans leur voyage de surf. C’est super spontané et c’est exactement ça qui m’inspire, en télé. J’aime les petites productions, celles qui sont originales et authentiques. Les gros plateaux hyper léchés, j’aime de moins en moins ça; ça ne me ressemble pas. Pour moi, c’est de la « vieille télé ». J’aime les shows qui sont sur la route, quitte à ce que ce soit plutôt « broche à foin », avec un côté un peu artisanal. Une petite équipe et un beau projet que tout le monde tripe à le réaliser, ça se ressent à l’écran ! En télé, je crois donc qu’il faut s’éloigner de la vieille formule et ainsi essayer de faire différent. J’aime surtout la nouveauté. En télé, il faut se démarquer et il faut savoir oser! Certains réseaux font les mêmes choses depuis trop longtemps, et toujours avec les mêmes têtes d’affiche. Selon moi, pour le moment, tout se ressemble : c’est beige, c’est uniforme…
On dit souvent que la famille, ça change tout, mais tu sembles ne pas avoir ralenti le rythme : est-ce juste une impression? Qu’est-ce qu’une journée type pour toi ?
S. D. : Aucune journée ne se ressemble ! On a l’avantage, et le désavantage, Bianca et moi, d’être des pigistes. Le désavantage, c’est qu’on ne peut jamais planifier à long terme. Mais l’avantage, c’est que ça nous permet de toujours être flexibles. Si je prends comme exemple ma journée de demain : on a notre matinée de libre avec notre fille, ensuite je dois préparer des entrevues pour Formule Diaz, puis je dois monter un segment de l’émission. En fin de journée, j’ai un tournage… Ce sont des journées bizarres où il se passe plusieurs affaires. Je travaille beaucoup dans ma voiture — d’ailleurs, on réalise présentement l’entrevue alors qu’il conduit entre deux rendez-vous ! — je prends de l’avance, je prends des rendez-vous téléphoniques pendant mes déplacements, etc. Pour assurer l’équilibre dans notre vie familiale, on se met toutefois des limites. À 5 heures, on arrête tout et c’est notre « family time », ça c’est très important!
As-tu de nouveaux projets d’émission en tête pour l’an prochain ?
S. D. : Bianca et moi, on est en train de développer une nouvelle émission dont vous devriez entendre parler bientôt… c’est pour l’an prochain ! Et cet hiver, j’ai un projet de webtélé qui devrait se confirmer dans les prochains jours. Sommairement, c’est un gros show télé qui prépare un penchant Web. Ce sont deux « peut-être », mais qui ont de très bonnes chances de voir le jour. À suivre !
En attendant d’en savoir plus sur les projets de Sebastien Diaz, on peut l’écouter à Télé-Québec : le mercredi à 19 h 30, pour l’émission Format Familial, et le jeudi à 20 h, pour Formule Diaz.
Article paru dans le Grenier magazine du 5 décembre 2015. Pour vous abonner, cliquez ici.