L’Association des agences de communication créative (A2C), en collaboration avec l’Association québécoise des producteurs de films publicitaires (AQPFP), a aujourd’hui dévoilé les résultats d’une étude économique sur l’état de l’industrie de la communication marketing au Québec, et ce, devant plus de 300 personnes, lors d’une conférence présentée à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Réalisée par Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), l’étude démontre que « l’industrie de la communication marketing représente des investissements annuels estimés à 5,9 milliards de dollars et génère des retombées économiques de 783 millions de dollars en termes de PIB, permettant de créer plus de 10 000 emplois de qualité, en plus d’alimenter tout un écosystème comprenant des maisons de production, des artistes et des artisans », a souligné Pierre Fortin, associé chez RCGT.

« L’étude démontre que notre industrie est un secteur-clé pour le Québec, de façon à mettre en valeur et à faire prospérer notre talent créatif, a déclaré Alain Tadros, président du conseil de l’A2C et président de Publicis Montréal. Cependant, le Québec vit, comme partout dans le monde, une période de grandes transformations notamment liées à la montée du numérique. Ce phénomène pousse inévitablement les entreprises œuvrant dans l’industrie à se réinventer, afin de résoudre les enjeux de plus en plus complexes de leurs clients. »

Par ailleurs, l’étude révèle que les trois quarts des revenus bruts des agences proviennent de clients québécois et que l’industrie contribue ainsi au succès des entreprises d’ici. Le salaire moyen en agence s’élève à 72 319 $, alors que 57,2 % des emplois sont occupés par des femmes. Les maisons de production, quant à elles, représentent un chiffre d’affaires de 62,5 millions de dollars, sans oublier 5,3 millions de dollars en masse salariale. De plus, l’industrie de la communication marketing contribue à la culture en y versant annuellement, en moyenne, 50 millions de dollars, soit 33 millions aux artistes et 17 millions au secteur de la production (réalisateurs, techniciens de l’image et du son et autres). Plus de 3 500 artistes ont été engagés en 2013-2014 et le secteur représente ainsi leur 2e source de revenus en importance. Finalement, des 5,9 milliards de dollars en activités économiques générés annuellement, 2,85 milliards sont des investissements médias.

« Bien que notre industrie soit dynamique, la perte de 30 % des sièges sociaux à Montréal, depuis 1999, au profit du reste du pays, est particulièrement inquiétante puisque cette situation pourrait représenter un frein important au développement de tout l’écosystème de la communication marketing », a souligné Dominique Villeneuve, directrice générale de l’A2C.

En effet, l’étude révèle un recul des budgets publicitaires au Québec, au profit de l’Ontario. En 2014, une perte annuelle a été estimée à 9 millions de dollars en revenus bruts, parmi les agences répondantes, ce qui représente une perte de 3,9 % au profit de Toronto.

« La perte de marché, jumelée à la diminution des budgets et au décloisonnement en production s’est traduite par une diminution de la production de 10,8 % par année, depuis 2012, au sein des maisons de production du Québec, a souligné André Gariépy, président du conseil de l’AQPFP et de la maison de production Les Enfants. Cela dit, la télévision demeure un secteur d’activités vital et dynamique pour nous, car nous continuons de produire quatre fois plus d’annonces télévisuelles que numériques, au Québec. »

« À la lumière de ces constats, il est clair que nous devons plus que jamais miser sur le talent créatif québécois. Pour continuer de grandir, l’industrie de la communication marketing doit miser sur sa plus grande force, et ainsi développer un bassin fertile de talents créatifs et multidisciplinaires, a estimé Alain Tadros. Nous lançons aujourd’hui un appel à toutes les instances gouvernementales, les industries créatives et les entreprises souhaitant faire du Québec un leader mondial en créativité à se manifester pour concrétiser cet objectif. »

Le rapport complet de l’étude est disponible pour téléchargement au a2c.quebec.