Avec le Web et les médias sociaux, les humoristes de la relève ont accès à plusieurs médias pour se faire connaître. Les possibilités sont peut-être plus nombreuses et moins coûteuses, mais deviennent, par le fait même, plus accessibles. Il est donc important de savoir les utiliser stratégiquement pour se démarquer. Deux humoristes de la relève, Dave Morgan et Gabriel D’Almeida Freitas, nous partagent leur vision sur cette réalité et comment ils s’en servent à leur avantage.

Pour son premier one-man show, L’ascension de Dave Morgan : + petit que demain + grand qu’hier, Dave Morgan a su utiliser la force des médias sociaux pour se donner de la visibilité.

Tout comme le concept de ton spectacle, tu n’as pas un parcours traditionnel. Comment as-tu fait pour passer d’un spectacle devant un ascenseur à une salle comble ?
J’ai peut-être l’air de « popper » de nulle part pour certains, mais ça fait déjà 5 ans que je fais de l’humour. J’ai organisé beaucoup de shows dans les bars. En bookant les différents humoristes pour mes soirées, j’avais souvent des invitations en retour. J’ai aussi travaillé à Bombe.tv qui a été quand même assez populaire, puis j’ai fait des chroniques Web avec Petit Petit Gamin pour leur site Web, de même que pour Musique Plus. Cela m’a permis de me faire une petite fan base et d’avoir la chance de faire encore plus de spectacles, pour finalement avoir mon 60 minutes!

Tu sembles utiliser beaucoup les médias sociaux pour la promotion de ton spectacle. Est-ce que tu as élaboré une stratégie de mise en ligne ?
Je n’avais pas de stratégie précise, mais j’avais en tête de mettre du contenu en ligne. En deux semaines, j’ai fait dix vidéos pour le festival Zoofest, que j’ai publiées sur Facebook. Selon moi, les médias sociaux sont un très bon moyen de nourrir et de supporter mes apparitions. Souvent, j’aime prendre le contenu vidéo d’une présentation, pour mettre ça tout de suite en ligne, en disant où et quand sera mon prochain show.

Est-ce que Facebook a été un média important dans ton ascension ?
Selon moi, c’est un très bon moyen de créer une proximité avec le public. En faisant des publications régulières, les gens en viennent à mieux te connaître et à comprendre ton univers. C’est une façon de créer un lien, ce qu’on n’avait pas avant.

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De son côté, Gabriel D’Almeida Freitas s’intéresse beaucoup plus au contenu vidéo sur le Web. Il est concepteur, rédacteur et comédien.

Tu as des nominations pour certains de tes projets vidéo, comme La boîte à Malle et Offre d’emploi. Est-ce que tu dirais que c’est ce qui t’a ouvert des portes ?
Oui, certainement. C’est un moyen de rester actif et de se faire voir du public, comme du milieu. Pour mon projet La boîte à Malle, nous avons eu 1,5 millions de vues.

Est-ce que tu dirais que le contenu vidéo en ligne est le meilleur moyen de se faire connaître ?
Il y a beaucoup de moyens de se faire connaître. Ça prend un buzz, mais malheureusement, tu ne peux pas vraiment le calculer. C’est toujours un 25 cents que tu lances dans les airs. Tu ne sais jamais. Pour certaines vidéos, j’ai vraiment pris mon temps et j’ai eu 2000 vues. Pour d’autres, ça c’est fait sur le coin d’une table avec mon iPhone et j’ai eu 3000 vues. Cela dit, le Web est, selon moi, le moyen le plus rapide quand tu n’es pas, ou moins, connu. Maintenant, tout le monde a un iPhone. On peut donc faire beaucoup de vidéos, à peu de frais. C’est facile de produire des capsules de 15-20 secondes et de les publier sur ton fil d’actualité. Le côté positif du Web est que si ce n’est pas bon, les gens ne vont pas regarder. Si c’est bon, ils vont partager. Avec le Web, on a plus le droit à l’erreur!

Est-ce que le Web rend la profession d’humoriste plus accessible ?
C’est sûr que c’est rendu un peu plus facile d’être humoriste. Tu n’as pas absolument besoin d’aller à l’École nationale de l’humour pour réussir. Si je fais une vidéo sur le Web, ça peut être possible de me partir une soirée d’humour. Avec du bon contenu, on peut aller chercher une notoriété importante.

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On peut donc dire qu’il n’y a pas qu’un seul moyen de se tailler une place dans le milieu de l’humour. Il faut certes trouver le bon moyen et le bon média pour se démarquer. Par la suite, c’est une question de passion, de talent et de bonnes blagues !

Article paru dans le Grenier magazine du 19 septembre 2015. Pour vous abonner, cliquez ici.