Confronté à une situation financière difficile, le quotidien Le Devoir a annoncé avoir mis en place ce matin un mur payant sur son site internet.

Dorénavant, les non-abonnés du Devoir seront limités à dix articles gratuits par mois, à la suite de quoi, ils seront invités à s’abonner à l’un des trois forfaits offerts. Le Devoir propose ainsi un abonnement tout compris à 24,10$ par mois, un accès numérique et le journal du samedi pour 19,75$ par mois ou un accès numérique à toutes les plateformes pour 17,75$ par mois.

Puisque le mur payant a été mis en place un 23 avril, les non-abonnés auront droit à 10 articles gratuits d'ici au 30 avril. Le compteur se remettre à zéro le 1er mai. Les abonnés conserveront pour leur part un accès illimité aux contenus du Devoir.

«Nous rejetons l’idée que les revenus de publicité puissent et doivent à l’avenir assurer seuls le financement des médias d’information, qu’ils soient imprimés ou numériques, a écrit le directeur du Devoir, Bernard Descôteaux. Nous pensons que servir un lectorat, en lui fournissant chaque jour une information indépendante de qualité, triée, recherchée, vérifiée, mise en contexte et expliquée, et se faire payer pour ce service qu’on offre n’est pas, en soi, un modèle d’affaires dépassé.»

Ce mur payant surgit alors que le rapport financier 2014, rendu public aujourd'hui, laisse entrevoir des jours difficiles au Devoir. En effet, Le Devoir a enregistré, pour l’année 2014, un résultat net négatif de 519 979$. En 2013, la perte avait été de 1 328 223$.

«La période de transition présente [qu'impose la révolution numérique] ne se traverse pas sans difficulté, comme le montrent nos résultats, a indiqué Bernard Descôteaux. Heureusement, Le Devoir a des amis. Depuis le début de son histoire, ils lui ont apporté un soutien indéfectible lorsqu’il s’est retrouvé dans la tourmente comme il l’est aujourd’hui.»

Au cours des derniers mois, Le Devoir a fait appel à l’association Les amis du Devoir dans l’espoir de rallier 200 membres qui s’engageraient à verser 1000$ chacun «afin de soutenir les projets de développement du Devoir pendant la période de transition». Bernard Descôteaux s’est dit optimiste de voir l'objectif être atteint.

«À l’heure actuelle, l’équipe de direction et le conseil d’administration ont pour principale préoccupation d’assurer la pérennité de l’institution qu’est Le Devoir. Ce n’est pas la première fois que notre journal est confronté à des difficultés. Il a su par le passé se transformer. Il le saura à nouveau», a conclu le directeur du quotidien.