Les médias traditionnels (télévision, radio, journaux) ont toujours la confiance d’une majorité de Québécois. Ils devancent même les organismes non gouvernementaux (ONG), le gouvernement et les entreprises, selon le plus récent Baromètre de confiance d’Edelman.

Alors que les médias traditionnels obtiennent la confiance de 59% des Québécois interrogés par Edelman dans le cadre du Baromètre de confiance 2015 – bon pour le premier rang du palmarès –, ce taux n’est que de 51% dans le reste du Canada.

Autour du globe, le résultat est encore moins reluisant. Edelman a ainsi noté que «près des deux tiers des pays étudiés en 2014 ont indiqué ne pas éprouver de confiance envers les médias».

«Le fait que les Québécois font confiance aux médias traditionnels, c’est une anomalie mondiale, a indiqué la directrice générale du bureau d’Edelman Montréal, Ève Laurier. On est les seuls au Québec, dans tous les pays qui ont été sondés, [à avoir obtenu un tel résultat].»

La langue et les particularités de la culture québécoise pourraient expliquer la confiance des Québécois envers les médias traditionnels.

«Le Québec est un peu une tribu à travers le Canada, a expliqué Mme Laurier, citant au passage Anne-Marie LaBerge, vice-président marque et communications marketing de Telus. La télévision et les médias traditionnels sont une manière pour les Québécois de se retrouver ensemble et de défendre leur culture. Des émissions de télévision qui récoltent des auditoires de 2,5 millions de personnes, il n’y a ça nulle part ailleurs au Canada. Notre consommation média est complètement différente du reste du pays et du reste du monde.»

Au-delà du médium, la source des contenus est une variable importante dans la confiance qu’accordent les Québécois à l’information reçue. Ainsi, les amis et membres de la famille arrivent au premier rang des créateurs de contenu dignes de confiance, ex-aequo avec les experts. Les journalistes arrivent au troisième rang du palmarès dressé par le Baromètre de confiance.

La proximité jouerait d’ailleurs un grand rôle dans la perception qu’ont les Québécois de leurs sources d’information. La protection du public pourrait être un autre élément à considérer.

«Au Québec, il se fait beaucoup de journalisme d’enquête et d’émissions qui semblent vouloir protéger le public ou lui faire découvrir des réalités et des dangers qui le guettent, a souligné Ève Laurier. Je pense que ça donne aux Québécois un sentiment qu’ils sont protégés par les médias, ce qui leur donne une certaine confiance.»

Le Baromètre de confiance 2015 d’Edelman a par ailleurs permis de constater que moins d’un Québécois sur deux fait aujourd’hui confiance aux entreprises. Le manque de contribution au bien commun expliquerait ce résultat.

En ce qui a trait au gouvernement, seuls 42% des Québécois ont indiqué lui faire confiance et plus de 40% des répondants ont dit lui faire moins confiance que l’année dernière. Le gouvernement est l’institution la moins digne de confiance dans la province, selon le Baromètre de confiance 2015.

Le Baromètre de confiance Edelman 2015 est le 15e sondage annuel de l’entreprise portant sur la confiance et la crédibilité. Il a été réalisé entre le 13 octobre et le 24 novembre 2014. Le Baromètre a échantillonné 27 000 répondants de la population générale, avec un suréchantillon de 6 000 citoyens bien informés âgés de 25 à 64 ans à travers 27 marchés, dont 500 au Québec.