Les parties prenantes sont incontestablement une composante fondamentale d’une stratégie de communication. Depuis l’avènement des communications numériques, il est devenu évident que le citoyen (c.-à-d. le grand public) prend une place grandissante dans l’élaboration des stratégies déployées par les professionnels des relations publiques, pour le meilleur ou pour le pire.

Le ton de leur voix

Le citoyen peut être un allié ou un opposant. Peu importe sa position, la portée de sa voix se multiplie lorsque celui-ci se prononce sur les médias et réseaux sociaux. Tout citoyen a le droit de s’exprimer, et certains argumenteront même qu’il s’agit d’un devoir de prendre position sur les enjeux d’intérêt public.

Le professionnel des relations publiques doit comprendre et analyser le ton qui se dégage des commentaires publiés sur les médias et réseaux sociaux afin de filtrer les grands messages qui ressortent du lot. C’est ainsi que celui-ci pourra discerner les arguments favorables de ceux défavorables. Plus important encore, ces messages guideront le plan d’action à établir et permettront de construire un portrait réel de la tendance qui se dégage sur le terrain. Le professionnel des relations publiques doit bien se garder d’ignorer ces messages porteurs d’opinions même si ceux-ci ne sont pas toujours cohérents avec celui dont il fait la promotion.

La portée de leur voix

Il est primordial de garder à l’esprit que toute forme de contestation amène avec elle son lot de partisans. La période des pétitions papier circulant dans les rues et finissant sur une tablette est révolue. La société moderne connaît une ère où les mouvements de contestation et d’appui prennent des ampleurs phénoménales grâce au moteur propulseur des médias et réseaux sociaux. L’innovation technologique et l’avènement des plateformes sociales permettent de mettre sur un pied d’égalité l’éditorialiste d’un important journal et le blogueur influent. Le web peut propulser à l’avant-plan médiatique un citoyen autrement inconnu si son message résonne auprès des internautes. Chaque citoyen est muni d’un porte-voix lui étant procuré par les plateformes sociales, ce qui lui permet de se mêler à des débats et des conversations auxquelles il n’aurait jamais rêvé participer il y a de cela quelques années.

Tout bon professionnel des relations publiques doit être capable de saisir le plein potentiel des médias et réseaux sociaux et mesurer la portée des voix de ceux qui s’y expriment afin de façonner des messages qui résonneront auprès d’eux, peu importe la complexité des enjeux qu’ils doivent gérer. De nos jours, chaque message a un potentiel de communication quasi infini s’il est capable d’engager les internautes, qui le relaieront par la suite entre eux et alimenteront ainsi sa diffusion.

Écouter leur voix.

Le professionnel des relations publiques sait pertinemment qu’un message bien conçu saura alimenter les passions ou au contraire calmera le public sur un enjeu chaud. Plus que jamais, le défi du professionnel des relations publiques est l’engagement que celui-ci aura dans l’écoute attentive et continue de cette partie prenante, car l’adoption d’un message doit se faire postérieurement à l’analyse de l’opinion publique relayée par ces porte-voix que sont les médias et réseaux sociaux.
Le professionnel des relations publiques doit être le porteur du message de ses clients, mais il doit également faire preuve d’une écoute active de ces cybercitoyens qui ont la faculté de faire circuler leur opinion 24 heures par jour auprès d’un nombre important et grandissant de témoins, grâce aux plateformes numériques. Être attentif est un trait qui doit être inscrit dans l’ADN d’un bon communicateur, et mieux, d’un bon conseiller.

Les plateformes numériques se multiplient et les voix, par le fait même, prennent une ampleur exponentielle. Il ne faut jamais oublier qu’un message bien confectionné aura le potentiel de porter à bien les objectifs établis dans une stratégie, mais il faudra faire preuve d’une grande écoute lorsque la voix d’une des plus importantes parties prenantes se fait entendre, et celle-ci sera toujours le citoyen.

Par Geneviève Benoit, chargée de projets chez Cohn & Wolfe | Montréal.