Les grosses agences sont souvent situées à Montréal, ce pourquoi plusieurs ont tendance à penser que la créativité ne se retrouve qu'à cet endroit. Or, le professeur Dany Baillargeon souhaite changer cette mentalité. Voyez comment...

Dany Baillargeon, professeur en communication appliquée à l’Université de Sherbrooke et chercheur associé à la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’UQAM, souhaite justement changer cette mentalité avec sa recherche: Enquête sur la culture créative des petites agences en région.

C’est pourquoi il invite tous les professionnels travaillant dans des agences en dehors de Montréal et de Québec à remplir un questionnaire en ligne: http://ww3.unipark.de/uc/agenceregion/.

«Les grandes agences montréalaises de plus de 50 employés accaparent le gros de la culture créative de l’industrie: elles raflent les prix, font parler d’elles dans la presse professionnelle, voient leurs études de cas prises en exemple dans nos salles de classe, donc véhiculent une certaine façon de faire», explique Dany Baillargeon. «Par exemple, si on prend les prix Strat et les prix Créa, depuis 2010, les agences grandes agences de Montréal ont raflé 96% des prix alors qu’elles ne représentent, en nombre absolu, que 3% de toutes les entreprises en communication marketing au Québec.»

Or les petites et très petites agences représentent 54% des 700 agences qui existent au Québec. Plus du quart ne se trouvent pas dans la région de Montréal et n'ont pas les budgets et le genre de produits créativement porteurs des Adidas, GM, Producteurs laitiers et autres.

«Très peu des créatifs et stratèges que les universités formeront travailleront dans de grosses agences. Pour mieux les préparer, il nous faut avoir un portrait le plus juste possible de cette autre réalité, ajoute-t-il. Sans compter le fait, par devoir d’une rigueur académique, de toujours regarder les modèles alternatifs. Il y a tout un pan de l’industrie qui doit être décrit: d’autres façons de faire, d’autres stratégies, d’autres contraintes, d’autres cultures d’entreprises.»

L'idée, pour le professeur Baillargeon, n’est donc pas de créer un autre schisme Montréal/région, mais au contraire, de regarder de plus près d’autres réalités: «Il y a une richesse et un savoir-faire propre à ces petites agences. Il devient intéressant de s’y pencher et d'y jeter un éclairage différent», conclut-il.