Le cord-cutting est une tendance de consommation caractérisée par le désabonnement à la télé ou le débranchement au câble. Ce phénomène est provoqué principalement par le désir des consommateurs d’avoir accès à du bon contenu, en tout temps et à partir de n’importe quel écran. L’Observateur des technologies médias (OTM) nous partage son rapport 2017 sur le sujet, Club Illico nous parle de la stratégie mise en place pour s’y adapter et des consommateurs nous expliquent pourquoi ils n’ont jamais eu un service télé ou encore, pourquoi ils ont coupé leur forfait.

Qui sont les cord-cutters ?

Ils sont classés en quatre groupes selon le rapport de l’OTM. Les « désabonnés » potentiels, abonnés à un service de télé payant qui croient y mettre fin ; les « câbloréducteurs », abonnés à un service payant qui ont réduit le nombre de chaînes incluses dans leur forfait ; les « désabonnés » qui ont déjà eu un service télé, mais l’ont abandonné et finalement, les « jamais branchés » qui ne se sont jamais abonnés à un service de télévision payant.

L’étude dénote que les « câbloréducteurs » ont retiré certaines chaînes qui ne les intéressaient pas a n de diminuer les coûts associés à leur service. Ils ont tout de même encore un intérêt pour les contenus visuels, tout comme les désabonnés potentiels. Ces deux groupes « déclarent regarder moins la télévision dans une semaine type, mais disent encore s’installer devant le téléviseur environ 12 heures par semaine. Ils ajoutent à cela la télévision en ligne sur Netflix et d’autres sources. »

Le rapport relate que le groupe des « jamais branchés » « comprend des personnes âgées qui avaient une antenne et qui ne veulent pas payer pour un service de télévision, ainsi que les jeunes adultes qui viennent de quitter le foyer familial et qui n’ont pas pris d’abonnement. »

S’adapter aux besoins des consommateurs

Club Illico, de son côté, a trouvé le moyen d’offrir un service qui répond à cette tendance de consommation avec son propre service de webdiffusion. Selon ses observations, « les tendances de “cord-cutting” et “cord-shaving” [N.D.L.R : synonyme pour “câbloréduction”] sont réelles, mais de- meurent encore marginales sur le marché du Québec. » Comme le mentionne le rapport de l’OTM, « le désabonnement semble être plus populaire dans l’ouest du Canada que dans les provinces de l’est. » Vidéotron remarque que « les jeunes écoutent encore la télé — les heures d’écoute de la télé restent stables — mais différemment. » Les consommateurs recherchent les meilleurs contenus, veulent écouter leurs séries préférées en rafale ou en rattrapage, sur l’écran de leur choix (tablette, mobile, télé, etc.) et au moment qui leur conviennent le mieux. Le Club Illico permet donc aux consommateurs de s’abonner en ligne à l’aide de leur carte de crédit et d’avoir ainsi accès à une multitude de contenus en tout temps, à partir de plusieurs plateformes, et ce, sans avoir à être client de la télé traditionnelle.

Le mot des cord-cutters

Michelle Paquet, 24 ans, vit à Montréal et est une « jamais branchée ». « Je ne regardais que quelques chaînes spécifiques et ça ne semblait pas avantageux d’investir mensuellement dans un forfait télé, alors que la plupart du contenu que je consomme est disponible en ligne sur Netflix, Tou.tv, YouTube et iTunes. De plus, les plateformes en ligne payantes ont l’avantage de ne pas avoir de publicités, ce qui est l’un des désavantages majeurs de la télé traditionnelle à mon avis. En général, il y a aussi moins de censure sur le web puisque les créateurs ne sont pas limités par des commanditaires. » Elle mentionne également que l’o re de contenu est beaucoup plus diversifiée et plus économique sur Netflix. « Souvent, le contenu qui m’intéresse est réparti sur plusieurs chaînes spécialisées et en tant que jeune professionnelle, je n’ai pas le budget pour un forfait télé de base en plus de toutes ces chaînes qui ont seulement une ou deux séries qui m’intéressent. »

Comment arriverait-on à convaincre Michelle de prendre un abonnement à la télé ?

« Je considérerais payer pour un forfait télé si au lieu des chaînes, je pouvais choisir les séries et émissions qui m’intéressent chaque saison. Par exemple, 15 séries par saison pour 10 $/mois. » De son côté, Alexandre Cossette, 30 ans, vit à Montréal et était abonné à un service télé depuis 10 ans, mais s’est récemment désabonné. « J’ai toujours eu le câble à la maison, donc j’ai continué lorsque j’ai déménagé en appartement. » La principale raison qui l’a poussé à se désabonner est le prix et les autres options offertes. « Une offre de télévision en ligne comme Netflix est moins chère, plus flexible, ne demande aucun engagement ni contrat... l’offre globale est beaucoup plus intéressante. »

Comment arriverait-on à convaincre Alexandre de prendre un abonnement à la télé ?

« Avec des offres de contenus internationaux à la carte, comme je le souhaite et sans aucune chaîne de base obligatoire. »

Cet article a été publié dans le Grenier magazine, volume 02, numéro 42.