Selon la rumeur, la définition du commerce électronique fournie par Wikipédia est quelque peu dépassée. Dans le domaine, les experts racontent même que le e-commerce est mort. Désormais, la transformation numérique occupe le trône.

Mettre les choses au clair

Monsieur Ricoul, spécialiste du e-commerce, soutient que le e-commerce fait très 2010 : « Pourtant, ce n’est pas si loin, mais les technologies et les façons de faire évoluent tellement vite que 2010, c’est déjà de la préhistoire en matière de commerce électronique. Les bases restent les mêmes, mais aujourd’hui on a plus tendance à parler de transformation numérique ». En 2017, le e-commerce est davantage considéré comme un canal de vente de la stratégie numérique.

Stéphane Ricoul, Spécialiste du e-commerce

D’abord, le commerce en ligne transcende l’idée d’échange pécuniaire qu’on s’en fait. D’ailleurs, les sondages font dire à tort que celui-ci fait défaut au Québec, car les personnes sondées ont tendance à oublier que confirmer un rendez-vous en ligne ou par téléphonie mobile (m-commerce), obtenir une soumission, utiliser un planificateur, effectuer une opération peu coûteuse (achat d’une chanson sur iTunes) ou exempte de panier d’achat et de colis livré à domicile sont des opérations liées au e-commerce. L’important aujourd’hui pour les compagnies, c’est d’opérer leur transformation numérique en tenant compte du fait qu’elle est synonyme de transformation humaine, puisqu’organisationnelle. Monsieur Ricoul ajoute : « La grande difficulté des compagnies est de comprendre en quoi le numérique entre en résonance avec leur propre modèle d’affaires. Pourtant, il s’agit du point névralgique d’un tel virage technologique ».

4 bonnes pratiques de transformation numérique à appliquer

01.Mettre le numérique au service de sa stratégie d’entreprise.

Passez votre modèle d’affaire sous la loupe des réalités numériques. Remarquez que certaines zones s’intègrent naturellement sans nuire aux pratiques internes et externes de votre compagnie. Les zones problématiques représentent votre défi : comment faire pour que l’intégration du numérique devienne un levier de croissance pour votre compagnie plutôt qu’un frein ? Monsieur Ricoul est catégorique : « Il faut prendre la stratégie d’entreprise et la numériser. Faire l’inverse ne tient pas la route puisque le numérique est en perpétuelle évolution ».

02. Inculquer une culture numérique.

Lorsque vous implantez une stratégie numérique, tout le monde dans l’entreprise doit pouvoir s’impliquer parce que le changement impacte sur tout le monde. Quiconque dans votre entreprise a une idée de génie concernant vos pratiques numériques doit être en mesure de se faire entendre par un gestionnaire et voir se concrétiser sa proposition.

03. Mettre à profit le leadership individuel.

Une réalité à laquelle vous n’échappez pas lors d’une transformation numérique est la résistance au changement. Les réactions des employés sont nombreuses : satisfaction, obstination, inquiétude, etc. D’abord, soyez attentif aux réponses tant positives que négatives et sachez, une fois de plus, transformer ces dernières en levier de croissance.

04. Mettre à profit le leadership organisationnel.

Le numérique étant transversal à votre entreprise, vous devez absolument recourir à l’expertise de toutes les personnes qui siègent au comité de direction. Celles-ci doivent être conscientes que chaque geste numérique posé a un impact sur le voisin. Un projet de transformation numérique est un projet d’entreprise d’où sa complexité, car tout le monde doit travailler ensemble.

L’avenir est prometteur

Dans les années à venir, le Québec verra assurément une augmentation des entreprises qui se démarquent avec le commerce électronique. En effet, depuis l’arrivée en 2016 de Dominique Anglade à titre de ministre responsable de la stratégie numérique, une impulsion gouvernementale se fait sentir prouvant que les dirigeants comprennent l’importance des enjeux liés à ce secteur. Une stratégie numérique prendra son envol à l’automne 2017, laquelle contribuera à mener la province vers une société numérique.

Des entreprises d’ici qui le font bien

Il y a autant de définitions de numériques qu’il existe d’entreprises. Ce qui fonctionne pour l’une ne fonctionne pas forcément pour l’autre. Voici quelques entreprises d’ici qui se démarquent.

Indochino, un costume sur mesure conçu par vous.

Avec son outil de paramétrage de complet très complet, l’entreprise fondée à Vancouver se démarque : « L’outil est tellement bien fait que ça donne le goût d’avancer et commander, raconte Monsieur Ricoul ».

Frank and Oak, startup montréalaise.

Ce sont deux jeunes designers « pure players » qui ont démarré cette compagnie de vêtements pour homme il y a plusieurs années. Seul magasin en ligne à l’époque, Frank et Oak a connu un succès phénoménal et est aujourd’hui, LA référence dans le domaine du commerce en ligne.

Bouclair et ses rabais ciblés.

La livraison en magasin est gratuite sur bouclair.com. Autrement, le magasin limite le coût du last mile avec des rabais ciblés représentant jusqu’à 50 % du coût de livraison. Plus gros est l’article, plus gros est le rabais.

Le renouvellement d’IGA.

Les statistiques démontrent que les ventes en ligne de l’entreprise vont bon train puisque depuis la création de sa plateforme en 1996, elles ont littéralement bondi. Son secret ? Renouveler sa plateforme pour s’adapter aux changements.

Le Café Liégeois délègue.

La startup de Montréal a choisi le système de gestion de ses commandes par un 3PL (Logistique tierce partie) pour avoir un impact positif sur son image de marque et son service de livraison et pour mieux communiquer avec sa clientèle.

N.B. Remerciement spécial à Monsieur Albert Goodhue Eng. M. Eng, Associé et partenaire chez GCL Canada pour la documentation.

Cet article a été publié dans le Grenier magazine (Vol. 2 - Numéro 34 - 15 mai 2017).