Bruno Gwizdalla, CEO de GRISMARINE

01- Qu’est-ce que l’expérience Grismarine ?

L’expérience est aujourd’hui au coeur des enjeux de communication. Nous proposons des réflexions stratégiques et créatives humaines. L’expérience créative fait beaucoup plus appel au côté émotionnel, à l’immersion. Notre mission est de ré-enchanter les espaces de vente et de fidéliser les communautés du client. Nous sommes des spécialistes de l’identité visuelle, du packaging, du merchandising, du retail, de l’édition et du digital. Nous offrons également des workshops, car nous aimons partager notre expertise ! Ces ateliers traitent, entres autres, des tendances créatives et des nouvelles technologies. De plus, ce qui est primordial pour nous est de préserver notre agilité et de rester ouverts sur le monde. C’est une qualité précieuse qui va de pair avec la créativité et la stratégie.

02- Comment se traduit l’agilité au quotidien ?

À mon avis, l’agilité correspond tout d’abord à la taille de l’entreprise. Notre agence à Paris compte 30 personnes. Ceci nous permet d’être très réactifs et de nous adapter rapidement. Contrairement à une agence de plus grande taille, nous sommes en mesure de changer de direction rapidement et de fournir des solutions pertinentes en un rien de temps.

03- Quelle est la différence principale entre les agences de la France et celles du Québec ?

Notre agence est établie à Montréal depuis seulement un an. Cela dit, j’ai déjà remarqué certaines différences. Tout d’abord, à mon arrivée, j’ai été surpris par le large spectre d’interventions des agences québécoises. En France, hormis les gros joueurs, les agences sont très segmentées et spécialisées. Par exemple nos agences du secteur santé, intègrent systématiquement des médecins marketing, ce qui n’est pas le cas au Québec. Ici, les clients aiment avoir une agence principale qui gère tous leurs besoins de communication et va prendre en charge les sous-traitants éventuels. En France, une agence qui fait « un peu de tout » manque de crédibilité. De plus, un client majeur ne fera pas affaire avec une petite agence. Au Québec, il est possible de voir ce type de client travailler avec de petites structures.

04- En considérant cette réalité, comment avez-vous adapté votre offre au marché québécois ?

Nos références internationales peuvent nous aider à réussir notre implantation, mais il serait présomptueux d’arriver en terrain conquis parce que nous sommes français et francophones. Je respecte énormément les créatifs québécois qui sont excellents. Je recherche un partenaire (québécois) pour faire du développement d’affaires. Je connais bien le marché et la culture, mais cette personne pourra m’aider à créer une parfaite harmonie entre notre « French Touch » et le marché québécois. Je pourrais également m’associer avec une agence existante. Je remarque qu’il y a moins de projets de merchandising ici. Je compte bien partager notre expertise dans ce secteur et créer de nouvelles synergies.

05- Quels sont les secteurs de spécialisation de l’agence ?

Nous sommes une agence spécialisée en design et communication. Nous accompagnons des clients dans tous les secteurs d’activité: Groupe L’Oréal, Lindt, Mercedes, Ray-Ban... Le fait que nous sommes un des cinq premiers fournisseurs en design du groupe L’Oréal France, nous donne beaucoup de légitimité dans les secteurs beauté et santé. Cela dit, avec notre arrivée au Québec, nous comptons explorer d’autres territoires et y apporter nos connaissances. Nous sommes déjà intervenus pour l’organisation du Vieux Port sur plusieurs projets de design comme l’habillage du festival Eurêka du centre des sciences de Montréal et nous venons tout juste de compléter un projet d’identité visuelle avec Classe Affaires.

Cette entreprise s’adresse aux entrepreneurs et investisseurs français qui s’expatrient au Canada. Elle offre des services permettant de faciliter les relations d’affaires entre la France et le Canada, plus particulièrement dans le secteur de la franchise. L’identité créée inspire la stabilité et rassure les investisseurs. Nous avons également harmonisé les codes couleur associés aux deux pays afin de démontrer leur interaction. Notre activité majeure reste le design pour le merchandising et le retail, mais nous proposons aussi des services un peu plus niche, comme le naming. Nous sommes outillés pour trouver un nom pour des produits, des marques ou des services ainsi que les recherches associées.

6- Est-ce qu’on remarque une différence entre la création au Québec et celle en France ?

Je note qu’il y a plus de latitude créative ici. Les clients sont plus ouverts et la pub moins aseptisée. Pour exemple, le slogan Réno-Dépôt « on l’a ». Les Québécois acceptent de rire de leur propre culture et ils excellent dans l’autodérision. En France, on voit beaucoup moins ce type de campagne. Nos créations sont peut-être plus « sophistiquées » et moins spontanées. J’aime cette liberté créative que nous retrouvons au Québec. Dans les années à venir, Bruno souhaite continuer son développement à l’international tout en capitalisant les projets régionaux. Il désire faire vivre l’expérience GRISMARINE au Québec !

Cet article a été publié dans le Grenier magazine (Vol. 2 - Numéro 29 - 10 avril 2017).