Crédit photo : Donald Robitaille

L’entreprise Peak Média, située à Montréal se spécialise en habillage d’antenne radio et en traitement de contenu télévisuel depuis 15 ans. Il y a deux ans, l’entreprise a ouvert des bureaux à Québec pour répondre à une demande de plus en plus accrue dans la région. Leur bureau de Québec compte trois employés permanents auxquels viennent s’ajouter quelques pigistes. Celui de Montréal compte trente employés permanents.

L’équipe de rédaction du Grenier aux Nouvelles s’est entretenue avec Philippe Allard, président de Peak Média. Aujourd’hui, l’équipe est constituée de monteurs vidéo, de coloristes, de mixeurs sonores, de directeurs de créations et de musiciens. L’entreprise travaille aujourd’hui sur 14 salles de montage et de colorisation ainsi que 9 studios sonores et cabines d’enregistrement.

Philippe Allard, Président, Peak Média

À leurs débuts, Peak Media se spécialisait en production audio et offrait des habillages d’antennes et des «jingles» pour des stations radio partout dans le monde. Leur expertise les a même conduit en France où ils ont signé l’identité «sonore» de plusieurs stations radio françaises.

D’expert sonore radio à la télé

En 2007, fort de leur expertise audio, l’entreprise a choisi de la transposer à la télévision. Ils ont donc développé le service de postproduction sonore pour la télévision, la publicité et le cinéma. À cette même époque, ils ont fait l’acquisition de deux entreprises - Jaune Banane (2007) et In Extenso (2009) - afin de compléter leur offre de services, mais surtout, de s’établir dans le marché comme boite de postproduction intégrée.

« Notre offre de services se décline aujourd’hui en trois thèmes : la postproduction intégrée, la créativité sonore et les jingles radio. Nous offrons donc tous les services de postproduction et la création sonore pour la télévision, le web, le cinéma ainsi que pour la réalité virtuelle et les jeux vidéo, explique M. Allard. »

Toutefois, l’expertise première de Peak Média et là où tout a commencé demeure le branding sonore de stations radio. « Presque toutes les chaines radio font créer leur habillage sonore à l’externe, explique Phillipe Allard. Nous avons le contrat des stations de Bell Media Radio et la moitié du marché au Québec.... »

La plupart des émissions de radio sont diffusées en direct, mais l’expertise d’une telle compagnie aide à l’habillage sonore et au montage final d’une émission. Que ce soit pour créer des transitions ou des thèmes sonores entre les différents segments d’émissions ou de carrément concevoir la signature «musicale» d'une station, les besoins de postproduction sont grands en radio, surtout ces dernières années. Auparavant, 90% de l’habillage sonore radio devait être «livré» en septembre, mais depuis environ deux ans, Peak Média produit du contenu radio à l'année.

L’évolution du paysage médiatique

« Le paysage médiatique a changé, confie d’emblée M. Allard. Il y a quelques années, les stations de télé ou de radio pouvaient être en «vacances» pendant l’été et diffuser des reprises... ça fonctionnait comme ça, tout le monde savait que ça reviendrait en septembre, c’était la «rentrée média». Mais, aujourd’hui, avec les Netflix de ce monde, les médias ont compris qu’il faut garder son client captif 365 jours par année. Il faut sans cesse améliorer la qualité de sa grille et donc, il y a maintenant des nouveautés et des émissions d’envergure à l’année. »

Cette nouvelle réalité des médias, M. Allard en sent les répercussions sur l’activité de son entreprise. Les clients demandent sans cesse des nouveautés, il faut toujours être à jour et trouver une façon de se démarquer. La compétition est plus féroce que jamais et les médias en sont bien conscients. Personne ne veut s’asseoir sur ses lauriers et il faut toujours être en mode «production».

Au niveau de la télévision, l’équipe de Peak Media a travaillé sur plusieurs émissions phares de la chaine Télé-Québec : De Garde 24/7, Les Francs Tireurs, Cuisine futée, parents pressés, etc. « Un de nos shows les plus costaux à faire en ce qui a trait à la postproduction, c’est Les Francs Tireurs. Il s’agit d’une émission hebdomadaire branchée sur l’actualité, ce qui signifie que le facteur «temps» est très sensible. Ils tournent le mardi et toute la postproduction se fait de nuit pour pouvoir livrer l’émission le lendemain matin, et on fait ça pendant les 23 semaines de diffusion.... »

Selon M. Allard, la postproduction est une discipline d’équipe. La charge de travail pour certains projets est immense, ce qui oblige l'entreprise à fonctionner avec des équipes de jour et des équipes de nuit. L'optimisation du flux de travail est cruciale dans la réalisation des projets. Chaque étape du processus est importante et chacun y joue un rôle majeur. « C'est très simple: la postproduction peut faire le succès ou l’échec d'un projet, point final, conclut-il. »