Si à 33 ans on est dans la fleur de l’âge lorsque l’on travaille en agence, pour une agence d’ici, être toujours en affaires après 33 ans relève quasiment du miracle. On jase de résilience et d’autonomie constructive avec les dirigeants de Bleublancrouge.

Pointe de conversation colorée avec 
Bleublancrouge


Sébastien Fauré, Associé principal, chef de la direction, Bleublancrouge

Jean-Sébastien Monty, Associé principal, président, Bleublancrouge

Comment va Bleublancrouge ?

Sébastien : L’agence va très bien. Je dirais même mieux que jamais. On a une belle équipe, jeune et compétente. L’équipe de direction est en contrôle. On a des clients qui nous proposent des mandats innovants, ici et ailleurs. La qualité est là, et les résultats aussi. On a fini au troisième rang lors des derniers CREA. On a gagné cinq prix, dont trois grands prix aux Boomerang l’an dernier. On a été parmi les 22 agences canadiennes finalistes au One Show. On est parmi les treize finalistes à l’Agency of the Year de Strategy. On a peut-être 33 ans, mais on se sent encore très jeune de cœur (RIRES).

Jean-Sébastien : Notre rôle, Sébastien et moi, consiste à appuyer la relève en place avec notre expérience. Cette relève arrive avec un background différent du nôtre, ils sont nés dans le numérique. Ils pensent donc d’une façon agnostique, et ça parait dans le produit. Et dans l’énergie. Pense seulement à nos MasterClassBBR, à nos Lunchs & Learn, à notre partenariat avec TEDx Montréal.

C’est dans cette perspective que vous avez nommé cinq nouveaux vice-présidents l’an dernier ?

Sébastien : Tout à fait. Dans cette business, on est condamné à rester jeune. Chacun son tour, on fait un petit bout et on l’amène le plus loin possible puis, vient le moment de passer la puck à d’autres. En 2015, il était temps de montrer au grand jour les leaders qui forment notre équipe actuelle et qui sont la suite de l’agence.

Et côté numérique ? Voilà six ans, vous aviez annoncé un partenariat exclusif avec Revolver 3 en vue de créer la division BBR3 dont on a peu entendu parler par la suite. Cette fois, avec U92, dont Jean-Sébastien est également président, mission accomplie ?

Jean-Sébastien : Même si je porte quelques chapeaux, il faut comprendre que les deux entreprises demeurent indépendantes. Elles peuvent avoir — et ont — des clients différents. Mais évidemment, cette proximité — voulue — permet des interactions beaucoup plus organiques entre les équipes. À collaborer régulièrement, on devient meilleurs, plus efficaces, plus compétitifs.

Parlant compétition, dans ce magazine virtuel sur lequel nous échangeons présentement, on lit fréquemment des dépêches annonçant l’acquisition de telle agence indépendante par un réseau international. Après toutes ces années, Bleublancrouge résiste encore et toujours à l’envahisseur. Volonté de continuer de grandir en solo envers et contre tous les WPP de ce monde ?

Sébastien : Dans notre milieu, on a vu des boites grandir, avec succès, grâce au travail acharné d’un ou de plusieurs entrepreneurs. Malheureusement, il vient un temps où la seule porte de sortie pour ces gens fut de vendre à un réseau; ce qui contribue à mon avis à rendre éventuellement ces agences moins bonnes qu’elles étaient. C’est un peu en réaction à ce phénomène que nous avons fondé Groupe Police.

Jean-Sébastien : Les mots-clés ici sont #autonomie #constructive. En réunissant des entreprises indépendantes, mais complémentaires, on aide des entrepreneurs à se développer tout en bénéficiant mutuellement de l’expertise du groupe [formé de Bleublancrouge, d’U92, de l’Institut Idée, d’Alice & Smith et de X3 Productions]. Et aussi de pouvoir envisager une croissance, pas seulement ici au Québec, mais également à Toronto, ou ailleurs dans le monde.


Sébastien, voilà quelques années, j’avais assisté à la conférence que tu avais donnée au Shopper Marketing à Toronto. Une présentation dont les 3/4 étaient en français seulement ! Les rares Québécois dans la salle, on se bidonnait, mais les restofcanadiens riaient jaunes, crois-moi !

Sébastien : Oui, je m’en souviens très bien ! Je voulais faire comprendre à nos confrères torontois comment on se sent quand sa culture n’est pas respectée. Mais on n’est plus dans cette dynamique-là. Bleublancrouge travaille maintenant avec des clients à Toronto, pas parce qu’on parle français, mais parce qu’on parle marketing, publicité, numérique. 33 % de nos clients sont locaux, mais 33 % sont nationaux et 33 % internationaux. La game a changé.

Jean-Sébastien : Les enjeux sont plus axés sur les moyens de mieux servir ou travailler avec nos clients, qu’ils soient ici ou ailleurs. Curieusement, la proximité physique - même en 2016 - est encore très importante.

Donc, un nouveau bureau en vue ?

Sébastien : ... euh, comment disent les Anglais déjà ? No comment is a comment (RIRES) ?

Donc, more to come ?

Jean-Sébastien : Oh yes !