Les gens associent généralement Loto-Québec à Loto Max, 6/49 et autres gratteux. Mais dans notre joyeux milieu publicitaire, son évocation fut longtemps synonyme de Lynda Zuliani, l’ex-directrice publicité et communications commerciales de la société.

Sympathique petite pointe de conversation avec une mordue de la vie et de la pub.


Épisode 1 : 
Rétrospective


Épisode 2 
: Reboot


Épisode 3
: Du présent et du futur


Épisode 4: 
Et la créa dans tout ça ?


Photo : Donald Robitaille

Lynda, plusieurs ignorent qu’à tes débuts, ton cœur allait plutôt vers une carrière en agence.

Lynda : Je savais que j’œuvrerais dans le domaine. Cependant comme j’ai dû travailler dès l’âge de 18 ans, j’ai plutôt opté pour un emploi chez Hydro-Québec. Ça m’apparaissait plus réaliste, étant donné que je voulais faire des études universitaires de soir en publicité, en relations publiques et en animation; un emploi en agence ne m’aurait pas permis de le faire ! J’ai donc travaillé chez Hydro-Québec pendant 12 ans — notamment sur la célèbre campagne des frères Laprise — avant de sauter la clôture chez Marketel.

Et comment as-tu trouvé la vie d’agence ?

Lynda : J’ai adoré ! J’étais au service-conseil sur le compte de Desjardins. Je pense que mon background de cliente faisait de moi une meilleure directrice de compte; je saisissais la réalité de mes clients. Et, inversement, lorsque je suis retournée du côté client, chez Loto-Québec, mon expérience en agence m’a permis de devenir une meilleure cliente — je crois (RIRES) !

J’ai la berlue ou ton arrivée chez Loto coïncida avec un changement de cap de la société ? Dans les années 90, Loto-Québec était la bête noire des créatifs. Puis tout à coup, pouf ! elle s’est mise à gagner des prix.

Lynda : Je ne peux évidemment pas parler de ce qui se passait avant mon arrivée, je ne sais pas, je n’y étais pas. Mais quelques mois avant mon arrivée, une restructuration avait été amorcée afin de créer un service de communications commerciales à l’interne — d’où mon arrivée. Grâce au support indéfectible de Robert Ayotte, j’ai pu monter une équipe extraordinaire et revoir certaines façons de faire, notamment au niveau des appels d’offres. On s’est aussi beaucoup soucié de la compatibilité et de la qualité des individus qui travailleraient sur le compte. On ne voulait pas autant choisir les meilleurs hôpitaux que s’assurer surtout d’avoir les meilleurs médecins (RIRES) !

Et on a commencé à demander à nos agences de nous évaluer, nous. La question la plus déterminante qu’on leur posait était : « Vos meilleurs créatifs ont-ils le goût de travailler sur notre compte ? »

Donc, vers une relation de collaboration. On passe des égos aux égaux !

Lynda : Exactement (RIRES) ! L’essentiel en communications commerciales, c’est la qualité de la relation de couple professionnel. C’est une question de match, de chimie, et surtout de respect. Du respect de l’expertise. Mais ce respect, cette confiance, ça vient avec le temps.

Lynda, tu es la seule cliente que j’ai rencontrée à Cannes.

Lynda : La créativité est très importante pour moi. C’est elle qui nous permet d’être pertinent face au consommateur. Cannes m’a permis de travailler mon muscle créatif en comparant mes notes personnelles à celles du jury cannois, d’assister à des dizaines et des dizaines de conférences et d’ateliers et de revenir avec un meilleur bagage. Chaque fois, gonflée à bloc. Là-bas, c’est comme un gros buffet de pub. J’en ai mangé à m’en rendre malade !


Parlant maladie, comment tu vas ?

Lynda : Je suis en super forme, même si j’ai réussi à me briser la cheville juste au moment où je m’apprêtais à reprendre le collier ! Comme tu le sais, j’ai fait une dépression. Lors de la campagne Bell « Cause pour la cause », j’ai fait un coming out sur les médias sociaux. Ça m’a permis de recevoir des confidences et des encouragements de nombreuses personnes de notre industrie, elles aussi marquées par cette maladie. Dont toi !

Aujourd’hui, je pense que la maladie — et toute l’introspection qu’elle implique — m’a permis de devenir une meilleure personne. Je m’aime plus. Je suis, comment dirais-je, plus fluide ! J’ai de l’énergie, j’aime la vie et je trippe à fond sur la peinture !

Ta suite des choses ?

Lynda : Back to la pige ! Côté client, côté agence. Je l’ai fait entre mon séjour chez Marketel et mon arrivée chez Loto-Québec, j’en ai le goût à nouveau. De la consultation en stratégie et en positionnement de marque. Je veux aider les agences dans des pitchs ou le montage d’appels d’offres, accompagner des clients dans les productions électroniques. Je veux partager mon expertise et ma passion de la pub !

C’est drôle, hein ? Lorsque tu as été à la pige, après Marketel, c’était dû à la naissance de tes enfants. Et cette fois-ci, c’est encore dû à une naissance, ou plutôt une renaissance, la tienne !

Lynda : C’est cute, t’es fin !