Qu’arrive-t-il quand deux petits assistants-mixeurs décident de sauter dans le vide afin de voler de leurs propres ailes? The sky is the limit. Rétrospective sur 10 ans de folie, de créativité, de vision, de culot, de détermination — et de beaux partys! – avec le cofondateur de Boogie et de BLVD, Andres Norembuena.

Andres Norembuena et Denis-Eric Pedneault, BLVD Mtl

Pointe de conversation immersive avec Andres Norambueana.


Andres, il en est passé du son sous tes consoles entre le temps où tu nous servais le café chez La Majeure et aujourd’hui.


Andres : Trop vrai! Mais avec le recul, je constate que l’expérience La Majeure m’a permis d’être ce que je suis aujourd’hui, bien au-delà du sonorisateur. Oui, de travailler avec les immenses Sylvain (Lefebvre) et Luc (Préfontaine) à l’âge de 20 ans, ce fut une formation technique écœurante! Mais de côtoyer des Roger Gariépy et toute cette talentueuse gang de personnalités fortes m’a également permis de développer mes social skills.

Comme si tu avais besoin de les améliorer (RIRES)!


Andres : Pas autant dans leur aspect ludique que dans leur aspect business. C’était comme si j’allais à toutes les parties des All-Stars! J’observais comment ils abordaient un problème. Comment ils géraient les individus et les relations. Comment ils trouvaient des solutions satisfaisantes pour toutes les parties impliquées. Ma capacité à assumer mon rôle actuel de producteur exécutif, je la dois en grande partie à cette période.

Et d’avoir fondé Boogie avec Denis-Éric [Pedneault, son associé], j’imagine! Deux rookies qui décident de jouer dans la talle des grands, c’était plutôt téméraire, non?


Andres : Un gros move, en effet. Mais quand tu es jeune et fou, tu plonges du haut de la falaise sans trop réfléchir aux conséquences! L’industrie nous a fait confiance, sans toutefois nous faire de cadeau. Philippe Meunier [Sid Lee] avait été clair: « Ça ne me dérange pas de vous essayer, mais vous avez intérêt à être bon sinon on ne revient plus. » Et c’était partout pareil! Les premières années, Denis-Éric et moi, on a travaillé comme des fous furieux. Je ne crois pas que je referais ça...

Pourtant, tuer Boogie au sommet de sa gloire pour fonder une nouvelle boite, ça m’apparait comme un acte un brin téméraire aussi, non?


Andres : Je ne l’avais jamais vu comme ça, mais c’est vrai! Cette fois toutefois, c’était de nature stratégique : on avait le choix entre faire grandir Boogie — et risquer de devenir un énorme studio dépersonnalisé — ou se diversifier. En 2011, quand on a ajouté la postproduction à notre offre, ce fut très difficile. Boogie était tellement associée au son, à la musique, il fallait changer de nom. C’était un gros guess, mais on l’a fait.

Tout en conservant l’énergie Boogie?


Andres : Oui, mais en plus grand. En ajoutant à notre offre sono et postproduction l’immersion interactive et la production/tournage, on s’est retrouvé avec un groupe de talents diversifiés sous un même toit. Des jeunes avec des idées, de la drive. Mais à la fin de la journée, l’important demeure toujours la qualité de ce qu’on livre. Est-ce qu’on est content du résultat? Comment aurait-on pu faire mieux?

Le fait d’offrir une formule du type one-stop shop doit vous donner un certain avantage côté flexibilité ? Plus besoin pour le client de faire le voyage entre 3-4 boites.


Andres : Oui, mais c’est une arme à double tranchant. Ici, c’est sûr que le réalisateur va venir faire un tour au son et que le sonorisateur va jaser avec le colorisateur. On passe pas mal plus de temps non facturable sur un projet! Ce qui est une bonne chose pour le client. Et pour nous aussi, finalement. L’aspect incontrôlable de ce chaos créatif est très chouette. C’est vraiment beau de voir tout ce beau monde s’énerver : ça crée une belle énergie. Et de meilleurs produits.

Parlant produit, cette offre diversifiée porte-t-elle fruit?


Andres : Total. Non seulement les agences viennent nous voir pour réaliser des projets spéciaux hors pub — comme le Magic Gift Workshop de Bleublancrouge pour Cadillac Fairview —, mais on fait maintenant des projets directement avec des clients tels que le Canadien de Montréal ou BRP en activation numérique, en réalité virtuelle, etc.

Votre futur?


Andres : À deux ans, BLVD est encore un bébé. Et l’industrie n’est encore qu’au tout début de ses expériences avec la réalité virtuelle, la robotique, les objets connectés. Le futur est très excitant. On va faire partie de la fête, c’est sûr!

Pour voir toutes les photos du party des 10 ans de BLVD, c'est ici!