Deux amis d’enfance, deux partenaires d’affaires. Une sympathique rencontre du deuxième (chic) type avec les dirigeants de l’agence Symptôme, située à Trois-Rivières et à Montréal.

Frédéric Thibault, directeur de création, associé

Jean-Philippe Biron, producteur publicitaire, associé

Messieurs, pourquoi avoir fondé une agence à Montréal après Trois-Rivières ?


Jean-Philippe : En fait, c’est le contraire. On a fondé Symptôme à Montréal en 2006, mais dès l’ouverture, on a eu une possibilité d’affaires à Trois-Rivières. On y a réfléchi — rapidement — et deux mois plus tard, Frédéric déménageait en Mauricie pour ouvrir boutique sur des Forges.

Frédéric : Il faut dire que c’était un naturel. Jean-Philippe et moi venons de la région. On se connait depuis la première année et on est une gang de quatre ou cinq gars qui avons toujours gardé contact  depuis; les filles ont changé, mais pas nous (rires). Nous étions colocs à Montréal depuis quelques années, mais je savais qu’un jour, je retournerais à Trois-Rivières. Ce jour est juste arrivé plus rapidement que prévu.

Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer à votre compte  ? C’était planifié ?


Jean-Philippe : Plus ou moins. On avait chacun notre emploi en agence, et plus ça allait, plus on se disait : « Ben voyons, on est capable de faire ça nous même ! »

Et vous avez sauté la clôture. C’est plus facile ou plus difficile de lancer sa business avec un chum d’enfance ?


Frédéric : Comme on se connait bien, on peut régler les choses très rapidement : on s’est doté d’une certaine logique de fonctionnement. Par exemple, dès que l’un de nous deux dit non à quelque chose, c’est lui qui l’emporte — sauf si la personne arrive avec des arguments de béton, ce qui est souvent le cas avec Jean-Philippe (rires)…

Jean-Philippe : Si dans le jour, il y a une tension au bureau et que le soir, on va souper ensemble avec nos conjointes, bien c’est comme si rien n’était arrivé. Je pense que c’est ce qui fait notre succès, tant en amitié qu’en affaire. On arrive à faire la part des choses.

Comment fonctionnez-vous entre les deux bureaux ?


Jean-Philippe : Tout est fait de Trois-Rivières. Le bureau de Montréal, c’est moi. Je sers de lien entre les clients et l’agence. Mais chaque semaine, je vais aussi à Trois-Rivières pour rencontrer les clients de là-bas. C’est le fun Skype, mais des fois, les clients aiment bien voir du vrai monde. Moi aussi !

Frédéric : On croit aussi beaucoup au développement régional. Par exemple, on recrute exclusivement à Trois-Rivières; l’économie y est difficile alors si on peut faire notre petit quelque chose, on est contents.

Le fait que le marché de Trois-Rivières soit plus petit a-t-il un impact sur votre façon de travailler ?


Jean-Philippe : Les budgets sont moins élevés, mais les besoins sont les mêmes ! Ça nous force donc à aller droit au but. Pour être efficace (et rentable), on doit trouver des solutions moins onéreuses. Quand des grosses agences de Montréal viennent pitcher à Trois-Rivières, elles sont souvent dans le champ. Elles ne comprennent pas la réalité de la région, tant financière qu’au niveau du consommateur. Inversement, notre approche straight to the point plait à beaucoup d’annonceurs de Montréal.

Frédéric : Autre différence importante, on parle souvent directement au propriétaire. Comme on touche directement à l’argent qu’il a dans ses poches, la notion de dépense publicitaire prend un sens très concret. Ça prend donc du tact et de l’accompagnement pour l’amener à comprendre nos arguments et les étapes du projet. C’est à la fois un peu plus long, mais en même temps plus efficace. On niaise pas trop avec la puck ni d’un bord ni de l’autre.

En 10 ans, comment vous êtes-vous améliorés ?


Jean-Philippe : En maturité, mais surtout dans notre offre. Au début, on acceptait un petit peu de tout. Au fil du temps, on s’est recentré sur nos forces : le design, la stratégie et la production vidéo. Ça donne un travail plus précis, mieux exécuté, plus rentable. Et on livre de meilleurs résultats.

Après toutes ces années, vous vous connaissez comme personne. Quelles sont les qualités de l’autre  ?


Jean-Philippe : Frédéric m’étonne continuellement. Oui, c’est un excellent créatif. Mais curieux de nature et doté d’une mémoire phénoménale, il possède une excellente compréhension du marché et de la société. Il est très stratégique et sait spotter (et régler !) rapidement les problèmes.

Frédéric : Jean-Philippe, c’est quelqu’un d’hyper organisé. Il sait jongler avec plusieurs projets et problèmes sans perdre son sourire. C’est un grand rassembleur. Sur le plan personnel, c’est quelqu’un d’immensément gentil, toujours à l’écoute des autres. Honnêtement, il est ma colonne; c’est un ami de longue date qui va rester dans ma sphère éternellement.

Ce que je vous souhaite profondément les amis : que la force soit avec vous !