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Phil Héroux, Andrée Rouette et Alexandre Berthiaume, trois designers graphiques, ont un point en commun : la pige.

Phil et Alexandre ont leur propre compagnie, alors qu’Andrée travaille pour les agences de publicité. Ils nous partagent leur réalité au quotidien dans ce monde à la fois excitant et incertain.

Se tailler une place


Comment arrive-t-on à faire sa place en tant que pigiste?

Phil : Le bouche-à-oreille est un outil formidable! On ne peut malheureusement pas le contrôler, mais on peut faire en sorte que les gens parlent de nous en bien. J’utilise aussi beaucoup mon compte Facebook personnel pour faire ma promotion. À toutes les fois que je fais un logo, je le publie. Jusqu’à maintenant, j’ai eu un contrat après chaque publication. Les 5 à 7 sont également une bonne occasion de rencontrer des clients potentiels.

Andrée : Le temps manque souvent aux coordonnatrices à la création dans les agences de publicité. Je me fais donc une liste des agences qui ont aimé mon travail et je les relance constamment. Je décroche souvent des contrats de cette façon.

Alexandre : Je ne suis pas très 5 à 7, je laisse donc parler mon travail. L’important pour moi est de faire une vitrine professionnelle attrayante de mes projets, d’où l’importance de mon site Web.

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Phil Héroux, designer graphique

La vie au quotidien


Quels sont les principaux défis quand on est à la pige?

Phil : L’environnement. Être toujours seul chez soi peut être difficile. À un certain moment, j’ai besoin d’un regard extérieur. Il existe des sites comme Dribble pour partager mes créations et demander un avis à la communauté Web des designers. Cela dit, ça ne remplace pas un contact humain!

Andrée : Ce qui est difficile est d’arriver en milieu de projet. Il faut savoir apprivoiser rapidement une plateforme de marque. Il faut avoir beaucoup d’organisation et être capable d’analyser rapidement les informations qui nous sont partagées.

Andrée Rouette, designer graphique | Crédit photo : Luc Robitaille

Organisation du travail


Quelle est ta méthode de travail?

Phil : Avant de commencer à travailler pour un client, je lui fais remplir un questionnaire. C’est ma façon de savoir ce qu’il aime et n’aime pas. Ça me permet aussi de découvrir de nouveaux besoins et de présenter mes autres ser-vices. J’utilise ensuite ces informations pour faire des mood boards et du mind mapping. Ces outils m’assurent de présenter des options qui sauront plaire au client.

Alexandre : Tout d’abord, je demande un mois pour la création d’un logo. Je dois me donner le temps de « vivre avec ». Si je ne me tanne pas, c’est un bon logo ! Je ne présente qu’une seule proposition. Ce n’est peut-être pas la norme, mais c’est ma façon de travailler. Je m’efforce à créer une option qui est parfaite à mon sens. Mes similiver-sions ne sont pas de bonnes options. Je ne veux donc pas les présenter.

Alexandre Berthiaume, designer graphique

La concurrence


On voit de plus en plus d’offres de designs clé en main sur le marché (Moo, Vista Print, Creative Market, etc). Est-ce une menace?

Phil : Le brief des clients ne peut pas être parfait, ils ont besoin de quelqu’un pour analyser leurs besoins en termes graphiques. Une rencontre en personne permet donc d’aller plus loin et d’avoir un meilleur résultat final. Cela n’est pas possible avec ce type de site. À la fin, ce n’est pas la même offre ni la même cible, donc je ne me sens pas menacé.

Inspiration : les outils


Où trouves-tu l’inspiration pour tes créations?

Alexandre : Je ne m’inspire pas des éléments graphiques qui ont déjà été faits dans le domaine du projet sur lequel je travaille. Mes recherches se font dans un tout autre univers. Par exemple, pour un projet de musique, je pourrais m’inspirer de la présentation des plats d’un chef que j’aime bien. À mon sens, les gens faussent leur créativité en recherchant et en s’inspirant de ce qui se fait sur un sujet. J’essaie donc d’aller ailleurs et de me fier à mes idées.


Ces trois designers québécois aiment la liberté et les possibilités qu’offre la pige. Ils ont chacun trouvé des solutions pour gérer l’incertitude du quotidien. Pour Phil, c’est de « s’assurer de garder du temps pour le développement des affaires et de bien penser aux mois à venir ». Andrée, de son côté, met constamment à jour sa liste de contacts pour des collaborations futures. Quant à Alexandre, c’est avec ses expertises variées qu’il arrive à ne pas manquer de travail. Même s’ils n’ont pas la même vision ni la même façon de travailler, ils vivent avec succès la même réalité.


Article paru dans le Grenier magazine du 18 avril. Pour vous abonner, cliquez ici.