C’est dans une publication Facebook que Stéphane Veilleux, concepteur-rédacteur et associé chez Brad, a annoncé la fin d’une épopée. Mercredi était sa dernière journée au sein de l’agence qu’il a vu grandir, et au sein de laquelle il a fortement contribué.

Joint par téléphone, le très humble Stéphane a avoué être surpris d’être questionné à ce sujet. Gros départ ? Oui et non. Pour lui, sa carrière s’est bâtie sur un travail d’équipe d’abord et avant tout.

Grenier aux nouvelles : Pourquoi avoir décidé de quitter une agence en pleine effervescence ?

Stéphane Veilleux : Il y a autant de raisons qui me poussent à quitter qu'il y en a qui m'appellent ailleurs. C’est lorsque ça va bien qu’il faut quitter. Pas quand ça va mal. L’agence va très bien, on a une super belle équipe, on a des beaux comptes. Ça va bien, donc c’est le temps de partir. Ça faisait un petit bout qu’on en discutait, mes associés et moi, et on attendait que le timing soit bon pour que je puisse partir. Ce n’est pas le temps de tourner la page, c’est le temps d’ouvrir un nouveau livre! (Rires)

GN : Dans les dernières années, on entend de plus en plus de maîtres de la pub se recycler dans un domaine tout à fait différent... est-ce que vous vous lancerez aussi dans un hobby insoupçonné ?

S.V. : (Rires) Oui et non. La pub n’est plus ce qu’elle était. J’aimerais continuer à faire de la pub, mais peut-être pas de la même façon. Je pourrais écrire une pub radio de 30 secondes n’importe quand — c’est d’ailleurs un média que j’adore.

Je ne connais pas un créatif qui n’a pas de projets personnels. J’ai 2 scénarios en cours, j’ai un petit recueil de poésie, j’ai des chansons… j’ai plein de trucs comme ça. Et je ne suis pas unique. Probablement tous les créatifs en ont. J’ai envie de poursuivre ça aussi, sans nécessairement délaisser la publicité. Je me recule, je me tasse un peu, afin de travailler sur mes hobbies comme l’écriture et mon amour des podcasts.

Les hobbies nourrissent la publicité, la publicité nourrit mes hobbies. Ce move là va donc me permettre de mieux le faire.

GN : Où voyez-vous Brad dans cinq ans ?

S.V. : Les plans quinquennaux ne fonctionnent plus. Il y a des gens qui ont de la difficulté à voir où ils vont être dans 3 ans. Donc où sera l’agence dans 5 ans ? Je ne sais pas. Mais dans 3 ans, Brad va continuer sur sa lancée. Ce sera une agence qui va chercher des plus gros comptes : un compte de yogourt, un compte de supermarché… On travaille fort, on fait de la bonne job, on gagne des prix et, dans 3 ans, Brad va réussir à faire ça.

GN : Et où vous voyez-vous dans trois ans ?

S.V. : Dans 3 ans, je vais être quelque part à temps plein, c’est certain. J’aime travailler en équipe. Pour moi, c’est important. Pendant 1 an ou 2, je veux stimuler ma curiosité, voir ce qu’il se passe ailleurs, voir ce qui me tente et, ultimement, trouver une gang avec qui je tripe, où on va s’amuser à 80 %, car 100 % c’est impossible ! (Rires) Dans 3 ans, je vais réintégrer un endroit, mais je ne sais pas lequel encore. Qu’est-ce qui va se passer ? Je ne sais pas du tout. Ce que je sais, c’est que je vais être quelque part avec une team, dans 3 ans.

GN : Avez-vous participé à la formation de la relève ? Diriez-vous avoir choisi quelqu’un qui vous ressemble ou plutôt quelqu’un de complètement différent ?

S.V. : J’ai formé beaucoup de relève en 15 ans, dont Geneviève Langlois, qui est chez lg2, et Philippe Coulombe, qui est chez lg2 aussi. J'ai co-créé la Soirée 15 minutes à Québec avec Pier Lalonde. C'est un événement de style speed-dating qui jumelle les meilleurs directeurs de création et concepteurs chevronnés à de jeunes talents émergents. J'ai aussi donné des classes de maître à l'Université Laval et à l'Université de Montréal.

Au bureau de Québec, Yvan Côté continuera d’assumer la direction de création. Charles Di Gaetano prendra la relève au poste de concepteur-rédacteur. Il passera du service-conseil à la création après avoir jonglé avec les deux jobs pendant plus d’un an. Carle Coppens occupe toujours le poste de vice-président et directeur de création à partir du bureau de Brad Montréal.

Il faut savoir que Brad Québec et Brad Montréal travaillent ensemble. Je dirais que le quart de nos projets sont travaillés mutuellement. Il y a des rédacteurs de Montréal qui travaillent sur des comptes de Québec et vice-versa. Tranquillement, Charles va pouvoir continuer sa croissance. Il a beaucoup de talent et une personnalité exubérante. Il a une folie qui est le fun !

GN : Nostalgique de quitter ?

S.V. : J’étais actionnaire, j’étais confortable. J’aurais pu continuer, mais parfois, en création, quand tu es confortable trop longtemps, ce n’est pas bon ! Il faut provoquer des choses. J’ai une certaine nostalgie, car j’ai travaillé très fort. On a tenu l’agence à bout de bras toute la gang. Il y a beaucoup d’ex-Brad qui parlent de la famille de Brad. De grandes amitiés naissent chez Brad et continuent des années par la suite. C’est le côté familial qui va me manquer le plus. Brad est un grand garçon et il va facilement courir sans moi ! (Rires)