Que dire du bilan d’une agence de communication sans but lucratif? D’abord, que tout va bien, puis qu'on n’a vraiment pas fait d’argent… mais que plein de causes ont été traitées! Rappelons d’abord la mission de Publici-Terre, créée en 1994 :

Former une relève pour réaliser des campagnes publicitaires sociétales et humanitaires, créer avec des budgets « minimalistes » et stimuler des changements de comportement, en appliquant les bases du marketing social et du marketing de la cause, ici comme à l’international.

Commençons par la formation. Comme à chaque mois de janvier, j’ai commencé l’année avec le cours de Publicités sociétales et humanitaires, que j’ai créé 2003, et que je donne au Certificat en publicité de l’Université de Montréal depuis. Les étudiants ont travaillé sur une campagne de levée de fonds pour Oxfam-Québec, puis sur la création d’une campagne pour augmenter la participation au Kiosque de limonade du Centre de pédiatrie sociale de Brome-Missisquoi, associé à la Fondation du Dr Julien et, enfin, sur la réalisation d'une campagne pour l’Association québécoise des personnes aphasiques, en collaboration avec l’agence Grosses Têtes.

En janvier, dans le cadre du cours Éléments de publicité, que je donne au Département de communication – toujours à l’Université de Montréal – les étudiants ont travaillé sur une campagne pour Leucan. En septembre, c’était au tour de la future Maison Gilles-Carle de Pointe-Claire de profiter des idées qui ont été présentées en fin de décembre et que je suis en train de corriger!

En mars 2015, je me transporte à l’Université Senghor, à Alexandrie, en Égypte, où je suis professeur associé depuis 2005. Dans un cours réunissant des étudiants des départements d'environnement et d'administration, j’ai demandé aux premiers de créer une campagne qui vise les changements à apporter sur le plan de l’aménagement du territoire dans certaines régions, et ce, afin d’améliorer l’accessibilité à l’eau, puis la lutte à la pollution et à la dispersion des déchets, ainsi que l’amélioration des conditions d’hygiène, notamment par l’installation de latrines. Du côté du département d'administration, on a conçu une campagne de levée de fonds pour que des organismes sans but lucratif parviennent à réaliser les activités de prévention développées par le département de santé. Des activités complémentaires, en somme!

En juillet, j’étais à Abidjan, à l’Institut de Santé publique de Côte d’Ivoire, pour une troisième année. Comme le sujet est encore chaud, on a parlé de la lutte au virus Ebola, même si aucun cas n’a été détecté dans ce pays qui a des frontières avec plusieurs contrées touchées. J’ai été surpris de constater à quel point il y avait encore des zones grises, même chez des professionnels de la santé, au niveau des mesures à prendre pour contrer ce fléau.

En octobre 2015, j’étais à Repentigny, pour parler de marketing social avec les responsables de la Table d’économie sociale de Lanaudière. À la même période, j’étais engagé comme consultant par Recyc-Québec. J’élabore encore présentement, avec l’équipe de stratèges marketing, un plan pour la campagne qui sera lancée en 2016. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant!

En novembre, de retour à Alexandrie, et toujours à l’Université Senghor, mais cette fois au département de santé, je m'affairais à concevoir des plans de marketing pour que les Africains de l’Ouest utilisent davantage les centres de santé des différentes communautés, souvent en concurrence avec la médecine traditionnelle, laquelle n'est pas toujours efficace pour sauver des vies, par exemple lors de complications à l’accouchement.

Du côté de la création, j’ai élaboré personnellement plusieurs campagnes dans la région où j’habite maintenant. D’abord, une campagne de levée de fonds pour l'Association des personnes handicapées physiques de Brome-Missisquoi. On s’est amusés à fixer un objectif totalement irréaliste, soit 1 million $, en continuant d’utiliser le slogan conçu par des étudiants du cours de Publicité sociétales et humanitaires en 2007 : On n’en demande pas tant! On a réussi à faire augmenter de 20 % les dons, passant donc de 12 150 $ en 2014 à 14 585 $ en 2015! C'est loin du million, mais il ne nous reste qu’à aller chercher 985 415 $, soit notre objectif de 2016!

Toujours du côté « levée de fonds », j’ai continué à développer une campagne pour la Maison Gilles-Carle de Cowansville. Cette initiative utilise, comme lieux d’affichage, trois types de commerces qu’on trouve dans notre territoire : les pomiculteurs et vendeurs de fruits et légumes, les cafés et restaurants, ainsi que les vignobles. Il s’agit ici d’une campagne de dons mensuels et l’organisme est légèrement en avance sur ses objectifs. À suivre!

Comme président du Musée des communications et d’histoire de Sutton, je réalise naturellement les campagnes des expositions temporaires. En 2015, on a présenté l’expo Sol, Suttonesstradinaire! On y présentait Marc Favreau, cet acrobate des mots, mais aussi les duos dont il a fait partie à la belle époque de La boîte à surprises, de Bim et Sol à Sol et Gobelet, en passant par Sol et Bouton, puis Sol et Biscuit. À noter que le slogan, Favreau en Sol connu, est le concept d’étudiantes dans le cours Éléments de publicité de l’automne 2014. L’illustration est de Stéphane Lemardelé. Au moment d’écrire ces lignes, j’arrive de prendre le café avec les nouveaux propriétaires de la maison qu’il habitait à Abercorn, dix ans après son décès, le 17 décembre 2015. J’ai une pensée pour ses enfants, Marie-Claude et Patrice, qui ont été d’excellents collaborateurs pour la tenue de cette exposition. J’en profite pour rendre hommage à leur « père pétuel »!

Par ailleurs, la conception de la nouvelle exposition pour 2016 avance à grands pas. Il s’agit cette fois de l’histoire de Maurice « Mad Dog » Vachon et de son frère, Paul « Butcher » Vachon. Si vous voulez devenir partenaire de cette exposition, qui risque d'ailleurs de surprendre par son côté plutôt tendre que « grosse brute », c’est le temps de communiquer avec moi! L'exposition sera présentée du 21 mai au 30 octobre 2016. À suivre…

Toujours sur le plan culturel, Publici-Terre continue de collaborer à des événements locaux, comme Monumentum, symposium international de sculpture de Sutton, le Festival de violon traditionnel de Sutton et Sutton Jazz.

Finalement, notez qu'il m’arrive de réagir spontanément à des situations imprévues, parfois choquantes, mais combien importantes; comme le commerce des défenses d’ivoire ou le problème des migrants. J'adapte aussi des campagnes pan-canadiennes, comme la Marche pour l’Alzheimer (slogan réalisé pour l’agence Brees Communications, de Toronto) et je continue de soutenir, depuis bientôt 30 ans, « ma cause », soit celle d'Amnistie internationale, et ce, en créant de nouveaux messages ou en participant depuis trois ans au Marathon d'écriture, au Cafetier de Sutton… D'ailleurs, merci à Josée et à Jean-François, propriétaires de l’endroit.

Avant de terminer, j’aimerais vous parler de « ma publicité québécoise » de l’année! Ni sociétale, ni humanitaire, elle a été conçue par l’agence Nolin BBDO et elle s’appuie sur la chanson d’humour des Trois Accords : J’aime ta grand-mère. Même s’il s’agit d’une annonce commerciale pour un produit de consommation courante – la crème – je trouve que ce message provoque soit un changement de comportement, soit un changement d’attitude vis-à-vis les personnes âgées! Cette grand-mère taquine, voire même coquine, s’éloigne en effet de l’image traditionnelle qu’on a souvent donnée à ce groupe d’âge. Les paroles surprenantes de la chanson s’accordent très bien à l’histoire fraîche, mettant en scène l’aguichante grand-mère, le jeune homme séduisant et la jolie amoureuse décontenancée… Un vrai bijou! Un modèle pour les annonceurs, qui devront de plus en plus tenir compte du vieillissement de la population et de leur pouvoir d’achat : il va falloir arrêter de les prendre pour des cons! Ma prédiction? Ce sera le Grand Créa 2015!


Ça y est, ça fait pas mal le tour de mes activités dans le cadre de cette agence sans but lucratif… sans oublier les chroniques publiées dans le Grenier Magazine! Il ne me reste plus qu’à vous offrir mes vœux pour la nouvelle année… mais pas trop chaleureux, si on ne veut pas dépasser les 2˚C de l’accord de Paris!