Le conseil d’un jeune sage

« Les enfants ne craignent pas la défaite. Ils foncent, et qu'importent les chutes et les égratignures, ils se relèvent et en tirent une leçon précieuse. »

Cette phrase est tirée d’un excellent billet de notre célèbre dragone Danièle Henkel dans l’édition du 5 septembre dernier du journal Les affaires. À travers son article, elle fait une démonstration éloquente que l’entrepreneur ou le gestionnaire aurait tout avantage à retrouver sa fougue d’enfant pour maximiser sa créativité, son audace et son émerveillement.

Sans rien enlever à vos qualités de gestionnaires marketing et à votre sens aiguisé des affaires, auriez-vous l’humilité de permettre à un jeune employé de vous éduquer sur la réalité des sous-cultures, vous faire la démonstration que le terme « millenials » ne représente pas un groupe inclusif, vous donner un cours 101 technologique et vous expliquer comment fonctionne instagram?

Si vous avez ce courage de mieux comprendre vos jeunes consommateurs ou de propulser votre entreprise à l’ère des nouvelles technologies, alors je vous invite à faire appel à un «jeune» mentor. Vous prendrez alors les bonnes décisions dans vos prochaines campagnes marketing et dans vos relations professionnelles.

Le mentorat

Le mentorat est aujourd’hui une opportunité exceptionnelle de croissance professionnelle en entreprise. Il nous permet de valider, sous le couvert de la discrétion avec une personne de confiance, nos actions et stratégies et de profiter des conseils d’un vieux sage.

Traditionnellement, les entreprises encourageaient les jeunes recrues de partager du temps et des réflexions professionnelles avec des vieux routiers du métiers ou des professionnels d’expérience qui ont accompli de grandes choses dans leur cursus professionnel.

La main-d'œuvre est aujourd’hui de plus en plus segmentée, moins homogène et les sous-cultures qui accompagnent l’arrivée des générations Y et Z sur le marché du travail et qui façonnent les profils de consommateurs déstabilisent les pratiques traditionnelles, les stratégies et la maîtrise des technologies de nos meilleurs gestionnaires.

Il existe des différences substantielles entre la génération X, Y et Z en termes d'éducation, de culture, et dans leur façon de consommer l'information.

Les cadres expérimentés encouragent le mentorat pour aider à acclimater ces jeunes employés dans un environnement d'entreprise complexe. À travers le mentorat, ces mêmes dirigeants peuvent bénéficier d'une exposition à de nouveaux talents, encourager l'innovation et profiter des opportunités et de la fougue des générations Y et Z. Avec le rythme effréné avec lequel se façonne le paysage des affaires et son évolution rapide, il est dans l'intérêt de tous d’apprendre les uns des autres et distancer les compétiteurs qui se complaisent dans leurs vieilles pratiques d’affaires qui ont autrefois fait leur renommée.

Mais comment identifier un mentor?

Tout d'abord, un mentor ne doit pas nécessairement être quelqu'un de plus âgé que vous. Et ils ne doivent pas nécessairement être un cadre dirigeant du même département. Un jeune employé, par exemple, peut se révéler un excellent mentor, s’il vous aide à vous tenir à jour sur l'évolution des habitudes et des comportements médias. Indépendamment de l'âge, le mentorat est une excellente ressource pour propulser votre développement professionnel.

Voici les quatre types de mentorat qui pourraient changer votre vie professionnelle:

Le « Peer to peer » (Égal à égal) Vous êtes frustré d’une situation au travail et vous avez besoin de la perspective de quelqu'un qui serait dans vos chaussures sans jugement ? Un collègue de confiance de tout âge pourrait vous permettre de mieux mettre en perspective une situation.

Le jeune geek du bureau… mon mentor? Vous êtes un dirigeant dans la cinquantaine et vous ressentez le besoin de profiter d'un cours accéléré sur les dernières tendances de la technologie, des applications et des plates-formes sociales. Parfois, ce jeune mentor de 25 ans très techno peut être tout aussi précieux, sinon plus, que l'expert de l'industrie qui est considéré comme une sommité dans le domaine.

Le mentor sceptique Vous gérez des campagnes publicitaires? La perspective d’employés de d’autres départements peut être extrêmement bénéfique. Un membre de la famille, un conseiller de confiance, ou un ami proche qui peut être transparent sans être influencé par les balises et les pratiques reconnues de notre industrie peuvent se révéler d’excellents conseillers. Il est essentiel d'avoir accès à des conseils impartiaux.

Un mentor pour notre vie personnelle Pour plusieurs, la ligne est mince entre vie personnelle et notre vie professionnelle. Un mentor personnel peut se révéler tout aussi important qu’un mentor professionnel. À travers ses conseils, un bon mentor peut influencer positivement votre vie personnelle à travers ses conseils sur votre vie professionnelle.

Soutenir le mentorat dans votre entreprise n’est pas seulement une bonne pratique pour les carrières individuelles, elle est bénéfique pour l'ensemble de l'entreprise.

Pourquoi se tourner vers un mentor junior?

Les jeunes employés d’une entreprise se valoriseront d’aider les gestionnaires et les cadres à se mettre à jour sur les médias sociaux et d'autres technologies. Il est de plus en plus fréquent de croiser des chefs d'entreprises en discussion avec de jeunes recrues afin de se renseigner sur les derniers développements dans un domaine académique tels que les sciences de la vie ou de l'économie. Les propriétaires d’entreprises et leurs responsables du recrutement s’attarderont également des précieux conseils des plus jeunes générations afin d’assurer la relève et de séduire les finissants qui façonneront l’entreprise par leur dynamisme.

Le mentorat inversé a fait son apparition à la fin des années 2000. Les apprenants ont inondé le marché du travail et les employeurs ont rapidement réalisé que leur contribution pourrait payer de multiples façons à l’entreprise. Les avantages vont dans les deux sens. Non seulement les dirigeants apprennent des apprenants « tech-savvy », mais les jeunes mentors estiment également qu'ils obtiennent la reconnaissance et le développement du leadership de leurs employeurs et forgent des liens qui pourraient les aider à progresser plus rapidement. La génération du millénaire veut se faire entendre dès les premiers instants de leur carrière!

Conclusion

Bien entendu, certains employeurs craignent les apprenants trop confiants. Insécures, ils doutent de leurs compétences technologiques et ils se sentent comme des dinosaures du numérique.

Pourtant, au cours des dernières années, cette forme de mentorat inversé s’est propagé rapidement, en grande partie avec l’avènement des médias sociaux et des technologies mobiles, mais aussi sur les questions de diversité et la façon dont le groupe d'âge des apprenants veulent travailler.

Vous pouvez vous garder une réserve et regarder de haut la nouvelle cohorte qui envahit le marché du travail. Vous pouvez aussi entretenir les ragots sur ces derniers et juger leur vie sociale numérique. Sinon, vous pourriez aussi essayer de comprendre leurs habitudes technos et mettre à profit ces apprentissages pour propulser votre entreprise, vos stratégies publicitaires et mieux répondre à votre clientèle.

Si vous n’entretenez pas de conversations avec vos plus jeunes employés, ne vous ouvrez pas aux nouvelles technologies et aux habitudes de votre clientèle, votre champ d’influence marketing et sa durée pourrait bientôt se comparer aux 10 secondes d’exposition d’une photo snapchat