Être reconnu, c’est en général quelque chose qui s’acquiert par le travail, par ce que l’on donne. Cette notion s’inscrit dans le temps et peut demander de la patience.

Le concept de reconnaissance en 2015 est malmené. Les membres des nouvelles générations sur le marché du travail sont certainement connus, ils carburent au nombre de contacts sur les réseaux sociaux, nous présentent les mandats sur lesquels ils travaillent avant même qu’ils ne soient présentés aux clients, ils partagent les meilleurs moments de leur vie personnelle – et d’autres pourtant très ordinaires – et certains arborent fièrement le titre de consultant sur leur carte d’affaire, se remettant pourtant à peine de leur party de graduation… mais sont-ils vraiment reconnus?

Émergeant de l'ère de Facebook, Twitter, des blogues, des messages texte et d’autres formes d'envois et de réception, ils carburent aux «statuts» où la rétroaction est immédiate. Les Millénaires exigent cette même reconnaissance immédiate pour leurs réalisations en entreprise, qu'ils partageront rapidement à leurs amis et famille sur Facebook ou à leurs adeptes de Twitter ou Linkedin. Il est loin le jour des évaluations annuelles des employés, primes trimestrielles, prix employé du mois ou une salve d'applaudissements à la réunion bimensuelle de l'équipe de vente. Les collègues d’expérience les regardent le sourire en coin, loin de se douter que cette génération gravira plus rapidement les échelons que toute génération précédente.

Travailler au noir

Bien entendu, nous avons tous, dans nos milieux de travail, à s’adapter aux pratiques et aux valeurs des nouveaux jeunes employés. Les membres de cette génération qu’on appelle les Millénaires, nés à peu près entre 1980 et les années 2000, portent l’étiquette de paresseux, étiquette donnée par les générations précédentes qui ont souvent eu à trimer dur pour faire leur place et gravir les échelons très lentement.

À l’opposé, les Millénaires aspirent aux plus grands honneurs et manifestent sans scrupule au chef de la direction leur désir d’occuper un poste stratégique dès leurs premiers jours sur le marché du travail. Les commérages des doyens des entreprises les qualifient d’égocentriques et ridiculisent leurs selfies, mais ce qui est vraiment fascinant, c’est que les baby-boomers étaient aussi connus autrefois comme la génération du «moi»…

La génération des Millénaires est désormais la plus importante génération des États-Unis, selon le Bureau of Labor Statistics. La génération du millénaire est la plus instruite et la plus diversifiée parmi toutes les générations, selon un récent sondage du Pew Research Center.

Voici comment vos jeunes collègues changeront les règles de votre milieu de travail et vous feront faire de l’insomnie:

1. Ils rétablissent l'écart salarial 


Oui, il y a encore un écart salarial entre les hommes et les femmes, mais quand nous corrigeons les données en fonction de la nature de l'emploi, de l'expérience, et des heures travaillées, l'écart salarial entre les sexes est plus faible pour les membres de la génération Y à tous les niveaux d'emploi que ce qui a prévalu pour les boomers et la génération X, selon une étude récente menée par Millennial Branding et PayScale .

2. Rapides et dangereux

Nous les qualifions de paresseux, mais 72% des Millénaires apprécient la chance d'apprendre de nouvelles compétences, comparativement à seulement 48% des baby-boomers et 62% de la génération X, selon les constats de l’étude. Les Millennials font notamment partie de la génération considérée comme la plus efficace pour s’approprier les compétences clés nécessaires aux entreprises pour demeurer agiles et innovantes, conclut une étude de Elance-oDesk et Millenial Branding. On y apprend aussi que 60% des gestionnaires en ressources humaines s’accordent pour dire que les membres de la génération Y sont impressionnants par leur capacité à maîtriser rapidement de nouvelles compétences. Leur adaptabilité exceptionnelle est également une compétence cruciale pour tout dirigeant car ils peuvent aisément adapter leur style de gestion pour répondre aux besoins des collègues ou répondre efficacement à une situation de crise inattendue.

3. Ils sortent des sentiers battus


La même étude Elance-oDesk constate également que la génération Y est à la fois plus créative et entrepreneuriale que la génération X. Ces attributs sont cruciaux pour deux raisons. Tout d'abord, sa capacité de trouver des solutions créatives, avant-gardistes est essentielle pour rivaliser avec ses concurrents. Deuxièmement, on l’oublie trop souvent, mais ce sont les entrepreneurs qui conduisent l'économie et leurs entreprises qui représentent la majorité des nouveaux emplois et les principales innovations en Amérique.

4. Ils ne sont pas aussi égoïstes que tout le monde pense…


En grandissant avec Mark Zuckerberg de Facebook comme modèle, les Millennials sentent davantage la pression pour atteindre le succès à un jeune âge par rapport à leurs homologues plus âgés. Ils sont aussi plus enclins à donner en retour. En effet, 84% des Millénaires affirment que contribuer à faire une différence positive dans le monde est plus important que la reconnaissance professionnelle.

5. Indices boursiers vs Indices carbone

La grande majorité des Millénaires ne se retrouve pas dans les objectifs financiers des entreprises, aux parts de marché ou aux stratégies de croissance. Ils carburent davantage au rôle de citoyen corporatif de l’entreprise, aux pratiques environnementales de son employeur et à l’ouverture vers le monde.

6. La nuit porte conseil

Alors que plusieurs employés plus âgés peinent à fermer l’œil, angoissant face à une situation stressante ou à un projet complexe, le Millénaire, lui, s’il a la bénédiction d’un gestionnaire motivant ou d’un projet stimulant, peut très bien décider de sacrifier quelques heures de sommeil pour finaliser un projet. Son horaire dysfonctionnel et sa fougue peuvent très bien accommoder un projet ambitieux sans affecter son équilibre travail-famille ou ses loisirs. Il y verra davantage un défi professionnel qu’il souhaitera relever.

7. Ils possèdent un réseau social professionnel redoutable

L'une des plaintes souvent citée à l’égard des Millénaires est le manque de fidélité à l'entreprise. En regardant les chiffres, 58% des membres de la génération Y s’attendent à quitter leur emploi d’ici les trois prochaines années, selon l'étude Elance-oDesk. Mais ces départs ne sont pas nécessairement en raison d'un manque de loyauté. Nous apprécions comme employeurs les précieux contacts ou fournisseurs qui viennent dégraisser nos pratiques traditionnelles et offrir un vent de nouveau à nos communications, par exemple. Toutefois, le revers pervers de ce réseau est la facilité aujourd’hui de les solliciter pour de nouveaux défis stimulants.

En conclusion

Bien entendu, la cohabitation intergénérationnelle amènera toujours son lot de défis en milieu de travail. Le vieillissement de la population, les défis de l’ère moderne et l’internationalisation des marchés exigent que les entreprises se renouvellent rapidement et maîtrisent les nouvelles technologies. Les Millénaires sont nés avec la technologie de pointe et maîtrisent de façon hallucinante les outils récents.

Comme dans les générations passées, le bassin de jeunes employés n’est pas rempli que de prodiges motivés. Essayez de repêcher les Millénaires allumés, motivés, brillants et curieux qui sauront propulser vos projets à de nouveaux sommets. Pourquoi ne pas ensemencer vos équipes de travail de quelques jeunes travailleurs motivés et de redéfinir vos conditions de travail pour que les différentes générations déléguées à un projet retirent des bénéfices mutuels sur un pied d’égalité.

Ainsi, plutôt que de jalouser leurs promotions, leur recherche d’un équilibre travail/famille, leur réseau social d’amis bien garni, leur besoin de reconnaissance ou de les juger dans leur besoin de communication ouverte, profitons des apprentissages qu’ils ont à offrir. Il n’en tient qu’à nous de leur offrir un projet stimulant et de les intégrer activement dans le succès de l’entreprise car votre concurrent lui risque de se prêter au jeu.

Mon conseil aux Millénaires: être connu est valorisant et motivant, mais être reconnu pour vos compétences l’est encore davantage. N’hésitez pas à proposer de nouvelles avenues inexplorées, de proposer de nouveaux modèles d’affaires ou de contribuer au succès financier d’une entreprise par votre flair, votre discipline et une évaluation méthodique des opportunités et des risques de vos initiatives. Je l’ai mentionné précédemment, vous avez des qualités que jalousent farouchement vos collègues plus âgés, mais n’oubliez jamais que ces derniers ont un bagage d’expériences et un vécu qui ne s’achète pas et qui ne s’apprend pas sur le web.

Ce n’est pas parce que je suis propriétaire d’une agence jeunesse et que j’ai une fascination et un intérêt affirmé pour la génération des Millenials que j’applique des pratiques de reconnaissances exemplaires au quotidien à titre de propriétaire d’agence. J’oublie trop souvent de féliciter ou de reconnaître le travail de mes employés au quotidien, alors je profite de cette chronique pour vous remercier l’équipe de Virus1334 pour les joies quotidiennes que vous me procurez et pour votre excellent travail!