Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), une agence spécialisée de l’ONU qui vise à rassembler les gouvernements, employeurs et travailleurs vers un objectif commun de promouvoir des conditions de travail décentes à travers le monde, l’employabilité est «l’aptitude de chacun à trouver et conserver un emploi, à progresser au travail et à s’adapter au changement tout au long de sa vie professionnelle».

Pour être employable, il est nécessaire pour l’individu de maîtriser non seulement les compétences techniques typiques à son métier ou à la profession qu’il exerce, mais aussi de cultiver des compétences transversales pour communiquer, informer, travailler en relation avec d’autres et s’adapter à l’évolution de son secteur d’emploi. Le Conference Board du Canada a d’ailleurs produit un document présentant « les compétences relatives à l’employabilité» lesquelles constituent, selon l’organisme, «les attitudes et les comportements recherchés par les employeurs pour leurs nouvelles recrues».

C’est l’employabilité, conjuguée à la maîtrise des techniques de recherche d’emploi qui permet la mobilité professionnelle. C’est ce qui nous rend capable de «se r’virer de bord», qui offre la liberté de choisir de changer de cap lorsque notre situation d’emploi ne nous satisfait plus, c’est ce qui nous outille pour faire face à tous ces trucs qui finissent abruptement en «ion»: rationalisation, restructuration, abolition.

Pourtant, lorsque je questionne mes nouveaux clients à l’égard de leurs préoccupations par rapport à leur vie professionnelle future, rares sont ceux qui diront être soucieux de maintenir et développer leur employabilité. Dans un monde idéal, le maintien et le développement de l’employabilité de l’individu serait une responsabilité partagée entre celui-ci, son employeur et les divers paliers de gouvernements. Par ailleurs, lorsque qu’ils se préoccupent de l’actualisation des compétences et du développement de l’employabilité d’un individu, les tiers, employeurs ou gouvernement, veilleront surtout à assurer un retour sur leur investissement, sous forme de bénéfices ou de revenus taxables, selon le cas.

Du point de vue de l’individu, l’enjeu est plus complexe et plus nuancé. Il aspirera bien sûr à ce que son travail lui permette d’assurer sa sécurité financière, mais il souhaitera sans doute aussi se retrouver au sein d’une équipe qui partage ses valeurs, dans une situation qui lui offre la possibilité d’utiliser les compétences sur lesquelles il souhaite miser et des occasions d’acquérir des connaissances dans des domaines qu’il juge d’intérêt.

Puisque la sécurité d’emploi est un privilège qui tend à disparaître, que nul ne peut être assuré d’un entourage stable et satisfaisant et qu’il n’est pas toujours possible de choisir ses projets, c’est dans une quête de mobilité que plusieurs s’intéresseront à leur employabilité. Il me semble malheureux que cet intérêt s’avère généralement que passager: c’est lorsqu’ils seront animés par un sentiment d’urgence de quitter leur emploi ou lorsqu’ils l’auront déjà perdu que plusieurs s’en préoccupent et s’y intéressent, mais aussitôt le prochain emploi acquis, l’engagement qu’ils avaient pris d’améliorer leur anglais, s’inscrire à l’université ou de se familiariser avec un logiciel est mis de côté, jusqu’au prochain drame qui finit en «ion».

Ce qui freine aussi plusieurs dans leur élan, à mon avis, c’est qu’à défaut de savoir tout ce qu’ils pourraient ou devraient faire pour actualiser leur bagage, ils ne font rien. Leur employabilité leur parait être un concept complexe et insaisissable, ils ne savent pas trop comment la mesurer, cerner précisément leurs lacunes ou identifier les pistes de développement potentiel. Il me semble pourtant que l’apprentissage d’un sujet qui qui s’avère non-essentiel est préférable à l’immobilisme…

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Nathalie offre des services de transition professionnelle aux personnes insatisfaites de leur vie professionnelle, en perte d’emploi ou ayant subi une perte de capacités suite à une invalidité. Elle puise sa connaissance de l’employabilité et de la mobilité professionnelle de son expérience passée à titre de recruteur et de son évolution des 15 dernières années à titre de consultante en réadaptation et transition professionnelle.

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