L’impression 3D serait-elle la plus importante révolution depuis Internet?

Votre imprimante à jet d’encre fait défaut? Vous songez à la changer pour une imprimante plus performante? De nouvelles imprimantes se multiplieront sur les tablettes au cours des prochains mois et prochaines années... des imprimantes 3D de plus en plus accessibles!

Cette nouvelle technologie aujourd’hui grand public risque de bientôt révolutionner les pratiques de commercialisation traditionnelle.

Cette technologie est de plus en plus abordable et devrait même s’immiscer dans les foyers au cours des prochains mois et prochaines années.

Qu’est-ce que c’est?
L’impression tridimensionnelle est un procédé d’impression par superposition de couches appelé stéréolithographie (SLA). À partir de fichiers informatiques de conception assistée par ordinateur (CAO), il permet de créer des objets qui peuvent être fabriqués à partir de divers matériaux tels que résine, plastique, cire, plâtre et même certains métaux. Plus la technologie se précisera, plus l’éventail de matériaux utilisables ainsi que les possibilités qui en découlent émergeront.

La genèse de l’imprimante 3D
Bien que cette technologies fut développée dans les années ’90 par le Professeur Emanuel Sachs du MIT de Massachussetts, il y longtemps qu’elle a fait parler d’elle comme la technologie qui bouleversera le monde. Rappelez-vous du synthétiseur de la série Star Trek qui permettait d’emmagasiner l’énergie pour la transformer plus tard en matière grâce à la technologie futuriste de la téléportation. Ou encore, du professeur Tournesol qui en 1974, a créé deux chapeaux identiques à ceux des frères Dupont dans l’épisode de Tintin et le Lac aux Requins.

A l'origine, un appareil d’impression 3D pouvait facilement coûter plus d’un million de dollars américains. Depuis son invention, cette technologie s’est beaucoup améliorée au niveau de ses performances et de sa capacité d’impression. De plus son coût, comme toutes les technologies, n’a cessé de diminuer. À l’origine conçue pour le prototypage dans les entreprises industrielles, elle est désormais convoitée par de petites entreprises souhaitant diversifier l’offre de services à leurs clients. Quoique cette technologie reste encore dispendieuse (1300 à 3000$), elle en demeure du moins accessible. Aujourd'hui, ce genre d’appareil est accessible à partir d’un prix d’entrée d’environ 500$. Avouons-le, nous sommes près du prix de votre dernier écran de télévision!

Ça sert à quoi?
Les possibles applications d’une telle technologie dépassent l’imaginaire. Comme il s’agit encore d’une nouveauté pour le grand public, l’utilité d’un tel appareil n’est pas encore évidente pour le marché des consommateurs. Les entreprises industrielles quant à elles, s’en servent pour le prototypage. Cela leur permet de sauver des coûts au niveau de la conception du design et de la production et permet du même coup de gagner du temps. Il y a ultimement un réel gain de temps pour les consommateurs car la mise en marché de certains produits peut être accélérée grâce à l’utilisation d’un tel outil.

Il existe plusieurs domaines qui utilisent cette technologie. Ils seront d’ailleurs de plus en plus nombreux à l’utiliser dans le futur, un peu comme ça a été le cas avec Internet. L’avancement technologique permettra également de développer des logiciels de mieux en mieux intégrés à certains domaines. En médecine par exemple, on pourra créer des organes artificiels de remplacement pour guérir certaines maladies. Ces organes pourront être créés sur mesure pour être précisément implantés dans le corps des patients malades.

En architecture et en ingénierie, l’impression en 3D permettra de créer des modèles tridimensionnels et des prototypes comme c’est déjà le cas. Au besoin, ces imprimantes serviront à créer des nouvelles pièces pour l’élaboration de nouveaux concepts de construction.

Qu’est-ce qu’on pourrait en faire?
Les amateurs de science-fiction peuvent déjà imaginer l’usine du futur qui sera équipée de robots pour produire les biens et d’imprimantes 3D pour produire les pièces de rechange nécessaires aux robots de production. Il ne manquera plus que les «robots-docteurs» qui pourront réparer les machines brisées et se réparer entre eux, le tout opéré à distance par une poignée d’employés. Pourtant, nous ne sommes pas très loin de là techniquement parlant.

De façon plus réaliste, on peut déjà avancer que ces imprimantes seraient d’une grande utilité au niveau de l’enseignement. Certains Professeurs, selon ce qu’ils enseignent, pourraient créer des pièces à utiliser pour fins de démonstration en classe. Dans le cas de l’enseignement de la médecine par exemple, on pourrait créer des modèles pour pratiquer certaines chirurgies. L'école polytechnique de Montréal utilise d’ailleurs ce type d’équipement depuis la fin des années ’90.

Le grand public pourrait aussi se servir d’imprimantes 3D à la maison pour personnaliser ses impressions. L’amateur pourra créer ses propres objets et s’autoproclamer artiste-sculpteur, un peu à la façon que le font les photographes amateurs depuis la numérisation de la vieille bande de film négative. On pourra même offrir notre création sous forme de fichier à un ami via l’Internet à condition que celui-ci dispose d’une telle imprimante et que celle-ci soit préalablement munie des bons matériaux.

Qu'en est-il des publicitaires?
Les agences de publicité et de communication pourraient également y voir de nombreuses possibilités. Imaginez un objet promotionnel que vous imprimez directement à partir d’un fichier CAO du site web de votre entreprise préférée et que vous l’imprimez en 3D et dans les couleurs et matériaux de votre choix. Imaginez encore si vous receviez dans votre boîte de réception, un message de style Publi-Sac contentant des objets promotionnels téléchargeables que vous pouvez sélectionner, personnaliser et imprimer en 3D directement là où vous êtes. Cela ne pourra se faire que lorsque la technologie sera utilisée de façon massive telle que l’est le message texte d’aujourd’hui et que l’a été le bon vieux télécopieur de nos parents.

Y a-t-il un danger?
Il existe un danger dans toutes choses. Pensons simplement aux imitations. Ce fléau existe déjà sous nombreuses formes et nous ne sommes qu’à la pointe de l’iceberg. Qu’adviendra-t-il des droits d’auteurs et quel Code de lois les régiront dans un contexte d’internationalisation de l’information? Suivant certains récents événements, est-il possible d’envisager que certaines personnes utilisent ce type d’appareil pour confectionner des objets illicites tels que des armes à feu ou d’autres types d’engins dangereux?

D’autre part, si notre société peut produire ses propres prototypes et les réaliser localement à moindres coûts, n’y a-t-il pas un avantage? Dans un contexte où les ressources et l’énergie sont limités et où la tendance est à l’économie, ne serait-il pas favorable de développer cette technologie? Visiblement, elle permettrait de faire des économies considérables au niveau mondial en terme de consommation de carburant, si ce n’est que pour le déplacement des marchandises qui nous proviennent principalement d’Asie.

Que réserve l’avenir?
Les chercheurs du MIT de Massachussetts parlent déjà de l’impression en 4D. Simplement dit, il s’agit du même principe d’impression qu’en 3D mais cette fois ci à partir de matériaux intelligents. Ces matériaux intelligents auraient la capacité de s’ajuster à leur environnement. Par exemple, un contenant qui pourrait s’élargir seul de manière à recevoir plus d’eau de pluie lorsque celle-ci tombe plus fine. On en voit diverses applications liées à l’industrie de la médecine, de l’automobile et de l’aviation entre-autres.

Surveillez bientôt votre nouvelle imprimante 3D ou 4D dans une prochaine circulaire de votre marchand d’électronique! Nous espérons que la population adoptera plus rapidement cette technologie que certaines innovations du passé...

Une collaboration de:

Pierre Saad
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