Si vous habitez au Québec, vous avez sûrement entendu parler d’une élection qui s’est tenue le 4 septembre dernier. C’est une période aimée par certains, détestée par plusieurs et souvent ignorée par d'autres. Les entreprises de sondage quant à elles se trouvent dans la première catégorie. Ces compagnies sont très occupées à sonder le public pour essayer de déterminer quel parti sera élu. C’est un long processus impliquant des formules mathématiques qui dépassent ma connaissance. Une question me vient en tête, n'existe t-il pas une façon plus facile pour faire ces prédictions? La réponse est oui. Il existe un outil tout particulier: Google Insights qui vous permet de découvrir le gagnant avant la date fatidique du jour des élections. Grâce à cet outil, tout le monde a maintenant accès à la plus grande base de données d’intentions humaines sur la planète.

Voici un exemple concret pris le 3 septembre:

Cette prise d’écran démontre clairement que le leader du PLQ, Jean Charest, a connu une forte hausse de requêtes sur son nom en avril et mai. Cette hausse est probablement reliée à la crise étudiante. Ce qu’on aperçoit lors de la période électorale c'est que, Pauline Marois, chef du PQ, a vu une croissance fulgurante de recherche du mot clé «Pauline Marois». Cela s'est tout particulièrement accru lors des dernières semaines précédant l’élection. François Legault, chef de la CAQ, quant à lui, voit son nom en troisième position en fait de popularité.

Grâce à ces données datées du 3 septembre 2012, voici alors mes prédictions: le PQ gagnera les élections et le PLQ sera deuxième.

Ceci s’est en fait avéré vrai! Les résultats annoncés pendant la soirée du 4 septembre ont donc confirmé mes prédictions. C'est donc un gouvernement PQ minoritaire qui l'emporte. De plus, le PLQ devient l'opposition officielle.

J'imagine que vous êtes maintenant intéressés à en connaître un peu plus sur Google Insights. On peut se tourner un peu plus en profondeur vers les mots clés.

Le tableau ci-haut contient les mots clés recherchés en même temps que le mot «Pauline Marois». Ce qui est tout particulièrement intéressant, c’est le fait que les noms de ses deux grands rivaux ressortent en même temps que le sien. Il existe donc une forte tendance à rechercher de l’information pas seulement sur un chef, mais sur les trois en même temps. On voit également des termes qui sont en forte progression cette année, par exemple, plusieurs recherches ont été faites pour des produits de cuisine comme des casseroles... Plus sérieusement, on découvre aussi les tendances reliées à chacun des chefs des partis politiques.

Leçons à tirer

À part ce que les compagnies de sondage ont pu apprendre par mon blogue, quelles sont les leçons à en tirer? Comment ce type de données peut-il aider les autres compagnies?

Premièrement, l’existence de ce type de données est un grand avantage pour les départements de recherche en marketing. On peut évaluer les grandes tendances au niveau des consommateurs afin de réaliser de meilleures décisions (lancement de nouveaux produits, évaluation de demande courante, etc.)

Deuxièmement, on peut voir l’impact des campagnes de publicités, des promotions et des relations publiques sur la demande de notre marque. Si l’on dépense d’une façon significative pour l’achat de média web ou traditionnel, on devrait voir, en principe, une augmentation de la demande sur les mots clés de marque.

Finalement, l’outil peut être utilisé pour comprendre la recherche sur les compétiteurs. Quels sont les plus grands compétiteurs dans le marché? Cette question pourrait être potentiellement répondue par Google Insights.

Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive puisqu’il existe plusieurs autres façons de regarder ces données. Le vrai pouvoir de ces données se trouve dans les actions prises après l’analyse.

En politique, on n’arrête pas de parler du changement. Au moins, avec les tendances de recherche, on peut mieux comprendre ce qui change.